Le Prophète de l'Islam (Que la paix soit sur lui) organisa de telle manière la fête devant célébrer cette union, qui se faisait dans le but de constituer une famille et qui devait être à l'origine d'une partie importante de l'histoire de l'Islam puisque tous les saints successeurs du Prophète (Que la paix soit sur lui) sont rattachés à cette union qu'il fît enrager plus d'un de ses ennemis, remplit le cœur de joie de tous ses amis et contraignit tout le monde à penser à ce qui était loin de se faire pour célébrer l'événement. Oumme Salameh et Oumme Iman, deux prestigieuses femmes de l'Islam qui étaient très attachées à la grande Dame Fatimeh Zahra (Salut sur elle) se présentèrent chez le Prophète (Que la paix soit sur lui) et lui dirent:
"Ô cher Prophète de Dieu, vraiment, si Khadîdja était toujours vivante, comme elle se réjouirait d'avoir à préparer les cérémonies du mariage de Fatimeh. Est-ce qu’il n'en aurait pas été ainsi?"
Le Prophète de Dieu (Que la paix soit. sur lui), du seul fait d'entendre le nom de cette dame qui s'était sacrifiée, eut les yeux qui se remplirent de larmes et se rappela toute l'amabilité et toute la dévotion de Khadîdja. Il leur dit :
"Où pourrait-on trouver une femme comme Khadîdja? Le jour ou le monde entier m'a renié, elle m'a apporté son soutien et elle a mis toutes ses richesses et sa vie à ma disposition pour la diffusion du message de Dieu. C'est à cette même dame que Dieu m'a commandé d'annoncer la nouvelle qu’au Paradis, Il lui fera don d’un palais d’émeraude. "
Lorsque Oumme Salameh entendit de tels propos et remarqua le changement opéré sur le Prophète (Que la paix soit sur lui), elle comprit quelle était sa douleur intérieure et dit :
"Ô Prophète de Dieu! Que mon père et ma mère soient sacrifiés pour toi. Tout ce que vous pourriez dire de Khadîdja ne dépassera pas la réalité et cela ne changera pas les choses.
Elle a répondu à l'appel de Dieu et elle est partie avec la bénédiction de Dieu. Nous souhaitons que Dieu lui donne la meilleure de toutes les places au Paradis.
La raison qui m'a fait venir en votre joyeuse présence était tout autre. Je suis venue vous dire que votre frère et cousin, Ali, souhaite que vous l'autorisiez à emmener sa femme, Fatimeh, chez lui afin de commencer leur vie."
Le Prophète lui demanda alors :
"Pourquoi Ali n'est-il pas venu personnellement parler de cela avec moi? "
Oumme Salameh lui répondit:
"La honte et la timidité l'en ont empêché!"
Le Prophète (Que la paix soit sur lui), s'adressant à Oumme Iman, dit:
"Va chercher Ali !"
L'Émir des croyants, Ali (Salut à lui) se rendit chez le Prophète (Que la paix soit sur lui) et s'assit juste devant lui, la tête baissée tellement il avait honte.
Le Prophète (Que la paix soit sur lui) lui demanda:
" Est-ce vrai que tu désires emmener ta femme chez toi?"
L'Émir des croyants, Ali(Salut à lui), toujours la tête baisée, lui répondit :
" Oui. que mon père et ma mère soient sacrifiés pour toi ."
L'étonnant, c'est que contrairement à tout ce qui était d'usage et reste d'usage chez les gens épris de luxe, qui se mettent à préparer ces festivités de longs mois à l'avance, le Prophète (Que la paix soit sur lui) lui dit, avec un immense plaisir:
"Pour ce soir même ou pour demain, je préparerai l'affaire."
A la minute même, le Prophète (Que la paix soit sur lui) donna l'ordre de préparer une fête, toute simple, mais remplie de spiritualité. Pour ce qui est de la cérémonie de cette union royale et de ses modalités, elle se déroula en toute simplicité et sans cérémonial aucun, de sorte que cela peut nous surprendre aujourd'hui. L’Émir des croyants, Ali (Salut à lui,) raconta que "le Prophète (Que la paix soit sur lui) avait remis au préalable à Oumme Salameh une part du fruit de la vente du bouclier qu'il avait vendu pour qu'elle la lui gardât. Au moment de préparer la noce, il lui demanda donc de lui remettre la somme, dix dirhams, qu'il me donna en disant:
"Va, achète un peu d'huile, des dattes, du lait acide, caillé et desséché avec cet a argent que voici." Je suis allé acheter tout cela, puis, lorsque je les ai apportés au Prophète (Que la paix soit sur lui), il a retroussé ses manches et a demandé qu'on lui apporte une nappe propre. il a mélangé le tout, de ses propres mains et a préparé ainsi un repas. C'est ce même repas qu'il a servi au cours de la réception."
Ce fut l'Émir des croyants, Ali (Salut à lui) qui reçut personnellement la mission d'aller à la mosquée pour inviter les compagnons. Quand il arriva à la mosquée, il avait dans l'intention de n'en inviter que certains, mais la timidité l'en empêcha et donc, élevant la voix, il proclama:
"Vous êtes tous conviés à la cérémonie du mariage de Fatimeh!"
Sa majesté, l’Émir des croyants, Ali (Salut à lui) raconta :
"Tout le monde s'en alla, formant des petits groupes et moi j'eus honte du nombre d'invités pour la petite quantité de repas".
Dès que le Prophète (Que la paix soit sur lui) fut informé de ce qui s'était passé, il me dit:
"Ne sois pas triste! Je vais prier pour que Dieu donne l'abondance à ce repas."
Et c'est exactement ce qui se passa: tous mangèrent de ce menu repas et tous furent rassasiés!
Le plus étonnant, c'est que, à la fin de la fête, alors que tous les invités s'en retournaient chez eux et que la maison fut vidée, le Prophète (Que la paix soit sur lui ) fit asseoir Fatimeh (Salut sur elle) à sa gauche, puis l’Émir des croyants, Ali (Salut à lui) à sa droite et versa de l'eau qu'il avait bénite lui-même de sa bouche, un peu sur le corps de Zahra (Salut sur elle) et un peu sur le corps de l'Émir des croyants, Ali (Salut à lui). Il pria pour eux et dit:
"Ô Dieu, ils sont par moi et moi, je suis par eux. Ô Dieu, de la même façon que tu as éloigné de moi toute sorte d'abominations et de méchancetés. éloigne-les d'eux aussi et rend-les purs."
Puis, il ajouta:
" Levez-vous et allez chez vous. Que Dieu vous donne le bonheur!"
Les passionnés du monde matériel et les faibles parmi les croyants qui sont encore tentés par les apparences matérielles de ce monde, et tous ceux qui jugent l'honorabilité, la personnalité, le prestige d'une famille, la royauté et la somptuosité d'une cérémonie de mariage d'après l'importance de la cérémonie et d'ostensibles magnificences insupportables, doivent comprendre qu'ils se trompent et regarder, apprendre et s'inspirer de ce programme formateur qui est la base de l'honorabilité de tous les jeunes gens, filles et garçons. Il leur faut regarder de leurs propres yeux, à travers les pages de l'histoire, l'exemplarité des enseignements islamiques, à travers le vécu et la pratique de la "demande en mariage", de la "dot", du "trousseau" et des "cérémonies du mariage" de Fatimeh Zahra (Salut sur elle).