FATIMEH (SALUT SUR ELLE) APRÈS LE DÉCÈS DU PROPHÈTE (QUE LA PAIX SOIT SUR LUI)

"Après la mort du Prophète, elle se couvre toujours la tête d'une écharpe de deuil; elle avait toujours les larmes aux yeux et le cœur brûlant."

La tendre période de la vie de la Dame de l'Islam, Fatima Zahra (Salut sur elle) s'acheva vite avec le décès du Prophète (Que la paix soit sur lui), bien qu'il soit difficile de trouver une tendre période sur toute la longueur de sa vie puisque les pressions continuelles, les guerres et les complots des ennemis contre l'Islam et contre le Prophète avaient fait perdre toute la tranquillité d'esprit à Fatima (Salut sur elle). Avec le décès du Prophète, de nouvelles tempêtes se levèrent et conduisirent à des événements compliqués et critiques.

La rancune et la haine de Badr, de Khaybar et de Hamine qui étaient restées cachées dans l'ombre, du vivant du Prophète, se démasquèrent. Les partis des hypocrites redoublèrent d'activités pour avoir leur revanche tant sur l'Islam que sur la famille du Prophète, et Fatima Zahra (Salut sur elle) se situait alors au centre de la cible que cherchaient à atteindre les flèches empoisonnées des ennemis, qui étaient tirées de tous côtés dans sa direction.

L'absence et la séparation douloureuse d'avec son père d'une part, sa tristesse et sa désolation devant la situation d'opprimé de son époux, l'Émir des croyants, Ali (Salut à lui) d'autre part, les complots fomentés par les ennemis de l'Islam, les inquiétudes de Fatima pour l'avenir des musulmans et la conservation du coran intégrale, tant de soucis qui lui ont durement serré le cœur et torturé l'esprit. Fatima (Salut sur elle) ne désira pas, en ouvrant son cœur, déprimer le pur esprit de l'Émir des croyants, Ali (Salut à lui) qui, lui aussi, recevait de durs coups de la désagréable et déloyale situation de la Umma.

C'est la raison pour laquelle elle allait auprès de la tombe du Prophète (Que la paix soit sur lui) pour se confier et se plaindre à lui. Alors, des paroles brûlantes comme la flamme du feu qui brûle dans le for intérieur de tout être, lui venaient à la bouche :

"Après toi, cher père, je me suis retrouvée seule. Je me suis sentie errante et dépourvue. Ma voix s'est éteinte, mon dos s'est brisé et l'agréable goût de la vie est devenu amer dans ma bouche."

Parfois, elle disait aussi :

"Quelqu'un qui a reçu l'odeur de la terre purifiée du prophète (Que la paix soit sur lui) ne pourra jamais plus sentir l'odeur d'aucun autre parfum, jusqu'à la fin de sa vie !

Après toi, Ô père, tellement de malheurs me sont arrivés que s'ils devaient recouvrir les jours heureux, alors ceux-ci deviendraient obscurs et noirs, comme la nuit."

•         Mais, pourquoi Fatima se lamente-t-elle, ainsi ?

•         De quoi s'inquiète-t-elle tellement ?

•         Pourquoi s'impatiente t-elle autant, telle la rué sauvage sur le feu ?

•         Pourquoi donc ?"

•         Laissons la répondre elle-même à tous ces pourquoi !

Oumme salameh dit :

"Quand, après la mort du prophète, je suis allée rendre visite à la Dame de l'Islam, Fatima (Salut sur elle), je lui ai demandé comment elle allait; Elle me répondit ces mots des plus significatifs :

" Ô Oumme salameh, que me demandes-tu comment je moi qui suis submergée par la tristesse et la douleur : il y a d’une part, le décès de mon père, le prophète (Que la paix soit sur lui) et, d'autre part, je vois de mes propres yeux que son successeur, Ali ibn Abou Taleb subit la pire des injustices.

Je jure devant Dieu qu'ils ont déchiré le voile du respect qui lui est du…

Je sais aussi que ce n’est que le fruit de la rancune de Badr, et le désir de se venger de Ohod, qui demeuraient jusqu'à présent dissimulés et masqués dans les cœurs des hypocrites. "

  Malgré tout ce qu'elle put faire pour défendre la haute sainteté de l'Émir des croyants, Ali (Salut à lui) et malgré le fort soutien qu'elle lui apporta en ces instants difficiles, son immense douleur et sa profonde tristesse ne restèrent un secret pour personne. Après la disparition du Prophète (Que la paix soit sur lui), elle ne vécut plus très longtemps, telle qu'elle en avait supplié Dieu. Deux, trois mois plus tard, elle se hâta de rejoindre son père dans le Royaume de Dieu. Pourtant, pendant tout ce temps, elle ne manqua pas de toute sorte de générosités, se sacrifiant et se dévouant pour défendre la cause de l'Émir des croyants, Ali (Salut à lui) et pour défendre l'Islam.

" Que la paix de Dieu soit sur toi, Ô fille du Prophète de Dieu. Nue la bénédiction de Dieu soit sur toi !»

(Qom le 18 Décembre 1985)