Venons-en à l'avant-dernière question de la série: un individu, si grand soit-il, est-il capable de jouer ce rôle extraordinaire?
Le grand homme en question serait-il autre que l'individu que les circonstances choisissent comme façade pour réaliser leur mouvement?
L'idée que comporte cette question est liée à une conception précise de l'histoire, conception selon laquelle l'homme est un facteur secondaire dans l'histoire alors que les forces
objectives qui l'entourent en constituent le facteur essentiel.
Dans ces conditions, l'individu ne serait, au mieux, que l'expression intelligente de l'orientation de ce facteur essentiel.
Quant à nous, nous avons expliqué dans nos autres ouvrages que l'histoire a deux pôles: d'un côté l'homme, de l'autre, les forces matérielles qui l'entourent, que de même que les forces
matérielles, les conditions de la production et la nature affectent l'homme, de même celui-ci affecte à son tour celles-là, et qu'il n'y a aucune raison de supposer que le mouvement commence par
la matière et finis par l'homme, sans supposer du même coup le contraire. L'homme et la matière se trouvent à la longue en interaction.
Aussi l'homme peut-il être plus qu'un perroquet dans le cours de l'histoire, surtout lorsqu'on tient compte de son lien avec le Ciel, lequel lien intervient comme une force orientant le
mouvement de l'histoire.
C'est du moins ce qui s'est produit déjà à travers l'histoire des Missions Prophétiques en général, la Mission prophétique finale en particulier, où le Messager Muhammad, en vertu de son
lien de missionnaire avec le Ciel, a détenu lui-même les rênes du mouvement historique, et effectué une montée de civilisation que les conditions objectives qui l'entouraient n'auraient pu en
aucun cas réaliser, comme nous l'avons expliqué dans la seconde introduction de notre ouvrage "Al-Fatâwâ al-Wâdhi-hah" (Les Décrets Religieux Clairs).
Ce qui s'est produit avec le Grand Messager, pourra se reproduire avec son descendant, le Guide Attendu dont il a annoncé, lui-même, la venue et le grand rôle.