Ce qui m’amena, entre autre, à rédiger cette étude fut l’irrespect affiché par certaines plumes inexpérimentées envers des vérités islamiques fixes relatives au hadith. En effet, nous
avions été submergés, en un laps de temps très court, par des écrits dénués des critères scientifiques les plus simples pour une étude critique des hadiths, d’autant plus qu’ils élevaient des
barrières pour tout rapprochement entre les différents points de vue qui s’expriment sur la scène musulmane.
Le danger de tels écrits réside dans le fait qu’ils sont dépourvus de tous critères scientifiques pour se livrer à une critique quelconque, ne représentant qu’une culture dictée,
continuellement soumise au désespoir et à la frustration. De plus, ils sont dénués de toutes les bases et les règles scientifiques pour une étude de la science du hadith, qui a déjà imposé ses
propres règles. Dans cette affaire, la critique du hadith ne peut être une question relative qui varie en fonction des différentes cultures. La Sunna elle-même a défini certaines règles générales
qui peuvent être utilisées pour réfuter les erreurs.
Le vénérable prophète(s a w) nous a enseigné les comportements les plus nobles, sinon personne ne l’aurait suivi, il a pourtant affronté la pensée inique de la jahiliya par l’adoption d’un
comportement des plus nobles. La communauté qui réussit à affronter l’erreur en suivant son chemin et en fondant la base d’une civilisation aussi vaste que puissante, en est également
capable.
Cependant, notre communauté a perdu la réelle confrontation avec l’erreur et s’est repliée sur une jahiliya d’une autre sorte, consacrée par son éloignement du saint Coran et de la sunna
purifiée. Quel est grand, aujourd’hui, notre besoin d’engager un dialogue franc, une critique constructive et un retour rapide vers le Coran et la sunna. De même, nous avons grandement besoin de
connaître notre patrimoine du hadiths , et en cela, il n’y a aucune différence entre les ouvrages de hadiths shiites ou sunnites, ils font tous partie de notre patrimoine, ainsi que les moyens de
développer les aptitudes et les capacités scientifiques pour servir ce patrimoine et mener une critique ouverte aux autres basées sur un comportement fidèle aux principes de l’Islam, tout ayant à
l’esprit que le changement souhaité vers le meilleur ne peut être obtenu par une critique injuste qui ne cherche qu’à écraser l’adversaire .
Une telle critique d’ailleurs ne peut être menée que par des gens dépourvus de connaissances et à l’esprit étroit, ne pouvant distinguer entre les questions fixes et celles qui peuvent être
mises en doute. Ce faisant, ils ne comblent aucun vide mais contribuent à en creuser, au contraire, puisqu’ils appuient un genre critique qui ne voit que le cadre d’une image ou que le nom d’un
personnage. Une autre variante de ce genre de critique consiste à ridiculiser l’adversaire, sinon à l’insulter.
Cette façon de mener la critique représente une menace, tout en étant éloignée de toute objectivité scientifique, car elle prouve avec ignorance l’autre partie qui, se sentant constamment
menacée et défiée, pourrait recourir au même langage. C’est pour cette raison qu’il est nécessaire de retourner à la source limpide de l’Islam en cernant les contours de cette culture déviée qui
agit dans le corps de la communauté comme une cellule concéreuse.
Comment ne pas la jurer ainsi puisque son but déclaré consiste à mettre en doute des données stables et fixes de la religion sur lesquelles elle est en désaccord. Parmi ces données stables
et fixes se trouve la question de la croyance en l’apparition de l’Imam al Mahdi (a s) à la fin des temps.
Cette question fut en effet, critiquée par des gens dépourvus de critères objectifs pour mener une critique du hadith et influencés par les études orientalistes, telles que celles de
Goldziher pour qui la question de l’Imam al Mahdi n’est qu’un mythe et une supercherie.
Ainsi ils ont poignardé l’Islam, sans tenir compte que ce qu’ils nomment mythe a étendu sa présence dans tout le patrimoine musulman et s’est retrouvé à toutes les époques, ralliant les
cœurs et la foi de toutes les générations.
Peut-on prétendre que ce soit un mythe alors que l’unanimité a admis l’authenticité du récit ? Pourtant, nous ne connaissons aucune nation dont l’histoire a été créée par un mythe, d’autant
plus qu’il s’agit ici de la communauté de Muhammad (s a w), qui fut des plus avancées, au dire même des Orientalistes, et où le rôle du Coran et de la Sunna fut d’élever les esprits et de
combattre les innovations, les mythes et les fables qui dominaient la société antéislamique.
C’est à parti de ces réflexions et pour amorcer le débat qu’est née cette étude, une modeste contribution ouverte à la critique constructive, qui éclaire et développe dans le but d’une
compréhension commune du patrimoine musulman, et qui barre la route à toute remise en cause de l’une des questions les plus importantes de l’Islam, celle de l’apparition de l’Imam al Mahdi(a s) à
la fin des temps, à partir des récits de la sunna du prophètes ( s a w ).