L'Imam Ali - Que la Paix de Dieu soit sur lui - a raconté :"Un jour, en entrant chez le Messager de Dieu - Que Dieu prie sur lui et sur sa Famille, j'ai vu que ses yeux débordaient de
larmes. Je lui ai demandé :- Qu'est-ce qui te fait pleurer, ô Messager de Dieu ?
- L'Ange Jibraïl vient de me quitter. IL m'a informé que Houssein serait tué près de l'Euphrate... Veux-tu sentir la terre où il sera tué ? Il tendit la main, ramassa une poignée de terre
et me la donna. Alors je n'ai pu empêcher mes larmes de couler..." (rapporté par Ahmad ibn Hanbal)
***
Habitants de Koufa ! Obeidoullah, fils de Ziyad, votre Gouverneur, a ordonné l'arrestation de Mouslim le fils d'Aqil, l'envoyé de Houssein fils d'Ali, qui a refusé de jurer obéissanceau
Calife. Quiconque aidera Mouslim fils d'Aqil, d'une façon ou d'une autre, sera considéré comme rebelle envers le Calife. Il sera pendu et écartelé, toute sa famille exécutée, et tous ses biens
confisqués. Que ceux qui ont aidé Mouslim dans le passé, et qui se repentent fournissent à la police des indices permettant de découvrir la cachette du rebelle. Ils bénéficieront de la clémence
du Gouverneur Obeidoullah !
Le crieur public s'éloigna, pour aller délivrer son message en un autre endroit de la ville. L'Azane appelant à la Prière du Maghreb avait succédé à la proclamation. Mouslim se mit debout,
et leva les bras pour le Takbir d'entrée dans la Prière. Quand il eut achevé celle-ci, il se retourna. La Mosquée était vide. Un homme, un seul, Hani fils d Orwah qui hébergeait Mouslim, avait
prié derrière lui. Tous les autres s'étaient éclipsés, l'un après l'autre... Les deux hommes échangèrent quelques mots. Hani sortit de la Mosquée pour conduire en lieu sûr les deux jeunes fils de
Mouslim, avant de tenter de quitter Koufa pour alerter au plus vite l'Imam Houssein. Mais à peine avait-il rejoint sa maison que celle-ci fut encerclée par les hommes d'Obeidoullah. Hani se
défendit avec courage, mais très vite il succomba sous le nombre. Il fut enchaîné, et traîné au palais du Gouverneur. Dès que la nouvelle de son arrestation fut connue, les guerriers de la tribu
des Mazij, dont Hani était le chef, entourèrent le palais, exigeant sa libération. Obeidoullah dut ruser et il leur promit qu'il serait bien traité et qu'ils n'avaient pas à s'inquiéter pour
lui.
Pendant ce temps Mouslim avait quitté la Mosquée. IL errait au hasard dans les ruelles de Koufa, ne sachant où se cacher pour passer la nuit. Il s'arrêta près d'une maison, et s'assit pour
se reposer un peu. La porte de la maison s'ouvrit. Une vieille dame apparut : Que veux-tu, étranger ? Que cherches-tu par ici à cette heure tardive ?
- J'ai soif ! Peux-tu m'offrir un peu d'eau ?
La vieille dame rentra dans la maison, puis ressortit avec un bol plein d'eau qu'elle tendit à Mouslim. Celui-ci remercia, but, et resta assis.