A son retour du pèlerinage d'Adieu, Allah révéla à Son Messager (saw) : " ô Messager, communique ce qui a été descendu vers toi de la part de ton Seigneur; si tu ne le faisais pas, alors tu
n'aurais pas communiqué Son message. Et Allah te protégera des gens. Non, Allah ne guide pas le peuple mécréant. " (Ma'îda, 5 : 67).
Alors il descendit à l'étang (Ghadîr) Khom, à Al- Juhfah(232) qui était le croisement de trois chemins: celui de Médine, celui de l'Egypte et celui de la grande Syrie
(Ash-Shâm).(233)
Le Prophète (saw) attendit ceux parmi ses Compagnons qui étaient derrière et y fit revenir ceux qui avaient devancé.(234) Il se réserva alors une place sous quelques arbres à épines, qu'on
eut d'abord déblayée. On appela à la prière(235) et le Prophète (SAW) prit place sous ces arbres(236) après qu'on eut tendu une pièce de tissu sur un arbre en guise de parasol.(237) Après avoir
fait la prière du Dhuhr à une heure très chaude de la journée,(238) il donna son sermon qu'il commença par les louanges d'Allah, l'appel à la vertu et l'exhortation (à faire le
bien).
Ensuite il dit:
- Bientôt Allah me rappellera à Lui et je suis responsable et vous êtes responsables. Qu'en dites-vous alors (comme réponse au jugement dernier)?
- Nous attestons que tu as transmis; tu as bien conseillé, qu'Allah te récompense bien!, dirent-ils.
- N'attestez-vous pas qu'il n'y a d'autre divinité qu'Allah, que Muhammad est Son Serviteur et Son Messager, que le Paradis est vrai et que le Feu est vrai?, leur
demanda-t-il.
- Si, nous l'attestons, répondirent-ils.
- ô Seigneur! Sois-en témoin, affirma-t-il. N'écoutez-vous pas?
- Si!
- ô les gens! Je vous devancerai au Bassin (paradisiaque de l'au-delà) dont la largeur est comme la distance entre Buçrâ et San'â' et dont les verres en argent pur sont aussi nombreux que
les étoiles. Là, je vous demanderai compte au sujet d'Ath-Thaqalayn (les deux charges). Regardez donc bien comment vous les traitez après moi.
Un homme appela pour demander: - que sont-ils Ath-Thaqalayn? ô Messager d'Allah!
- Le Livre d'Allah, tel une corde entre Allah et vous; attachez-vous-y, ne vous égarez pas, ne changez pas. Et Ahlu-Baytî (ma famille). Allah, le Doux, l'Omniscient m'informa qu'ils (le
Livre et Ahlul-Bayt) ne se sépareront pas jusqu'à ce qu'ils reviennent vers moi près du Bassin … J'avais demandé cela à mon Seigneur! Ne les devancez donc pas! Sinon vous péririez. Ne vous
attardez pas à les rejoindre! Sinon vous péririez; ne leur enseignez rien non plus car tous deux (le Livre et Ahlul-Bayt) sont plus savants que vous,(239) [1]ajouta-t-il.
Ensuite le Prophète (SAW) leur demanda:
- Ne savez-vous pas que je suis plus responsable des Croyants qu'eux-même?
- Si, ô Messager d'Allah!,(240) répondirent-ils.
- Ne savez-vous pas que je suis plus responsable de tout croyant qu'il ne l'est de lui-même?
- Si, ô Messager d'Allah! (Ahmed, Ibn Kathîr, idem).
Alors le Prophète (SAW) saisit la main de 'Ali b. Abî Tâlib et la leva jusqu'à ce que les gens vissent la blancheur de leurs aisselles, puis il dit:
- ô les gens! Allah est mon Maître; je suis aussi votre maître. Quiconque me prend pour maître, voici 'Ali, son maître. ô Seigneur, sois l'allié de ses alliés et l'ennemi de ses ennemis.
Soutiens ceux qui le soutiennent et abandonne ceux qui l'abandonnent, aime ceux qui l'aiment et hais ceux qui le haïssent.(241)
Puis le Prophète dit: " ô Seigneur sois-en Témoin!"
Ensuite le Messager et 'Ali ne se séparèrent pas jusqu'à ce que ce verset fût révélé: " Aujourd'hui, J'ai rendu votre Religion parfaite, J'ai parachevé ma grâce sur vous; J'agrée l'Islam
comme étant votre Religion ". (Coran, 5 :3)
Le Prophète (SAW) dit alors: " Allahu Akbar pour le perfectionnement de la Religion, le parachèvement de la grâce et l'agrément du Seigneur relativement à mon apostolat et à la Wilâyah pour
'Ali".(242)
Al-Ya'qûbî rapporte dans son Târikh (histoire) que le dernier verset révélé à Médine fut le verset 3 de la sourate "
La Table Servie", à l'occasion de l'institution du Prince des Croyants 'Ali b. Abî Tâlib (a. s.) à Ghadîr Khum.(243)
Par après, 'Omar b. al-Khattâb le rencontra et lui dit, dans plusieurs versions: " Félicitations ô Ibn Abî Tâlib! Tu es devenu - matin et soir - Maître de tout croyant et de toute croyante!
"(244)
Le juriste Shafi'ite, Seyyed Ali Hamadani du huitième-siècle de l'héjire, un des savants dignes de confiance de vos écoles écrit dans Mawaddatu'l-Qurba, Mawadda V: un grand nombre de
compagnons ont cité le calife Omar relatant à différents endroits: " Le Prophète d'Allah avait fait d'Ali le maître, le chef de la nation. Il a annoncé dans une réunion publique qu'il (Ali) était
notre maula (maître).
Après avoir prié pour ses amis et a maudit ses ennemis, il a dit: ô Allah! Vous êtes mon témoin. (c'est-à-dire, 'j'ai accompli mon devoir de prophétie'). A cette occasion, un jeune beau et
parfumé se reposait près de moi. Il m'a dit: 'Certes, le Prophète d'Allah a lié un engagement qu'aucun de vous sauf un hypocrite casserait, ainsi Omar! évite de le casser.' J'ai dit cela au
Prophète d'Allah que lorsque je parlais à la foule, un jeune parfumé et beau se reposait près de moi et qu'il m'a dit telle chose. Le Prophète saint a répondu: 'Il n'était pas de la progéniture
d'Adam, c'était Gabriel (qui était apparu sous cette forme). Il a voulu te soumettre une contrainte sur la Wilaya que j'avais annoncé au sujet d'Ali:"