Depuis l'Emigration du Prophète, les Juifs, comme nous l'avons déjà dit, étaient jaloux de son pouvoir et de son autorité sans cesse grandissante, et lui causaient par conséquent beaucoup
de problèmes, ce qui l'avait poussé à les expulser. Un certain nombre des Juifs de Banî Nadhîr qui avaient été expulsés de Médine s'établirent parmi leurs frères à Khaybar, situé à environ cent
cinquante kilomètres au nord-est de Médine. Ils nouèrent des alliances avec beaucoup de tribus bédouines puissantes qu'ils excitèrent, comme les Quraych de la Mecque, contre le Prophète, et ils
avaient assiégé vers la fin de l'avant-dernière année Médine.
Après leur retrait, leur chef, Abul-Haqîq, qui avait joué un rôle prédominant avec Hoyay Ibn Akhtab dans le siège de Médine, incita les Banî Fozârah et d'autres tribus bédouines à attaquer
les propriétés des citoyens paisibles de Médine. Au mois de Rabî`-I de la sixième année de l'Emigration, `Oyaynah, le chef des Banî Fozârah, tombant sur une troupe de chamelles laitières du
Prophète, les enleva, tua le gardien et emmena sa femme comme prisonnière. Au mois de Rabî`-II de la même année, les Banî Ghatafân, eux aussi, s étaient rassemblés dans l'intention d'enlever dans
les pâturages les chameaux appartenant à Médine. Les Musulmans envoyèrent Mohammad Ibn Maslamah avec dix hommes pour contrecarrer leur projet. Mais tous ses compagnons furent tués et il était
lui-même si grièvement blessé qu'on le laisse pour mort, ce qui lui permit de fuir par la suite. Au mois de Ramadan, Abul-Haqîq rendit l'âme. Son successeur, `Osayr Ibn Zarim et les Banî
Ghatafân, les bédouins alliés des Juifs de Khaybar projetèrent au mois de Chawwâl de nouveaux mouvements contre le Prophète et ses partisans.