L'expression "ma progéniture" mentionnée dans l'Adjuration signifie les saintes personnes désignées par le verset coranique suivant : "(ô Prophète !) Je ne vous demande aucun salaire pour
cela, si ce n'est votre affection envers mes proches" (Sourate al-Chûrâ. verset 23). A la révélation de ce verset on avait demandé au Prophète de nommer les personnes dont l'amour était commandé.
IL nomma : `Ali, Fatima, al-Hassan, al-Hussayn. Les gens le soupçonnèrent alors d'avoir nommé ses chers proches afin qu'ils soient considérés avec la crainte et le respect dus après sa
mort.
C'est à propos de la fidélité, de l'amour et l'obéissance envers ces personnes-là que les gens seront interrogées le Jour du Jugement, lorsqu'il sera demandé à chacun comment il s'est
conduit envers elles, comment il a défendu leur cause et comment il a soutenu leurs intérêts.
Ce sont les personnages déclarés purifiés et exempts de toute impureté. Lorsque le verset coranique : "ô vous, les Gens de la Maison ! Dieu veut seulement éloigner de vous la souillure et
vous purifier totalement" (Sourate al-Ahzâb, verset 33) fut révélé au Prophète, il se mit sous un manteau avec `Ali, Fatima, Hassan et Husayn, et déclara que sa Maison (Famille) consistait en ces
personnes seulement. Um Salma, sa femme, dans la maison de laquelle la révélation était descendue, lui demanda d'être incluse dans le groupe sous le manteau, mais elle essuya un refus poli.
Depuis ce jour-là ledit groupe reçut le surnom d'Açhdb a1-Kisb.
Ce sont ces personnes que le Prophète compara au Bateau de Noé, dans lequel ceux qui avaient embarqué furent sauvés, alors que ceux qui avaient cherché secours ailleurs que dans ce Bateau
furent noyés.
Ces personnes faisaient partie intégrante de la Lumière Céleste dont fut créé le Prophète.
Ce sont ces personnes pour les actions vertueuses desquelles Mohammad fut félicité par Allah, et en louange desquelles la sourate al-Dahr fut révélée. (Dans sa traduction d'Al Coran, Sale
fait suivre du commentaire suivant les versets 5-10 de la Sourate al-Dahr (A1- Insân). La traduction de ces versets par Sale :
5. Mais les justes boiront à une coupe (de vin), mélangé avec (de l'eau de) Kawthar,
6. Une fontaine à laquelle boiront les serviteurs de Dieu...
7. Ils tiennent leur promesse, et redoutent un Jour dont le mal sera répandu très loin.
8. Ils nourrissent le pauvre, l'orphelin et le captif pour l'amour de Dieu, (en disant) :
9. "Nous vous nourrissons pour plaire à Dieu seul : nous n'attendons de vous ni récompense ni gratitude;
10. Oui, nous redoutons, de la part de notre Seigneur, un jour menaçant (et) calamiteux".
La note de Sale, tirée d'A1-Baydhâwi, sur les versets 7-10 : "On relate que al-Hassan et al-Hussayn, les petits-fils de Mohammad, 6tant à un moment donné malades tous les deux, le Prophète,
entre autres, leur rendit visite. Les visiteurs demandèrent à `Ali de faire un vœu à Dieu pour la guérison de ses fils. Sur ce, `Ali, Fatima et Fidhdhah, leur bonne, firent le vœu de jeûner trois
jours si les deux malades allaient mieux. Or, il arriva qu'ils guérirent effectivement. La promesse fut accomplie avec un tel scrupule que le premier jour, n ayant pas de provisions à la maison,
fut obligé d'emprunter trois mesures d'orge à un certain Siméon, un Juif de Khaybar. Fatima en moulut une mesure le même jour et cuisit cinq gâteaux pour le repas. Et alors qu'ils étaient assis
devant ces gâteaux pour rompre leur jeûne après le coucher du soleil, un pauvre se présenta à eux. Ils lui donnèrent leur pain et passèrent la nuit sans rien manger, se contentant de boire de
l'eau. Le lendemain, Fatima, cuisit une deuxième mesure pour la même raison, mais un orphelin les pria de lui donner quelque chose à manger et ils lui offrirent leur repas, et passèrent une
deuxième nuit sans manger. Le troisième jour ils donnèrent tout leur repas à un captif affamé. A cette occasion Jibrâîl révéla au Prophète la sourate ci-dessus et informa Mohammad que Dieu le
félicitait pour les vertus de sa famille".
Concernant la promesse de Dieu dans le verset 6, lisez le récit de la découverte miraculeuse par `Ali d'une fontaine pour l'approvisionnement en eau de ses armées dans le désert sablonneux
de la Mésopotamie, dans le second volume).
Rien d'étonnant donc à ce que le Prophète ait mis dans la même balance ces personnalités dépouillées de fautes et de pêchés et le Livre de Dieu - le Coran - et qu'il ait déclaré les deux
Poids aussi lourds l'un que l'autre. `Ali était le seul homme qui pouvait prétendre à une connaissance minutieuse du Coran. Il proclama tout haut qu'il invitait tout un chacun à lui demander
quand, où et à quelle occasion chaque verset du Coran avait été révélé au Prophète, et la fameuse déclaration : "Je suis la Cité du Savoir, `Ali en est la Porte" ne peut que confirmer cette
affirmation de `Ali IL en était de même pour al-Hassan (Un noble exemple de la générosité d'A1-Hassan et de son ardeur à satisfaire Dieu en accomplissant toutes les vertus mentionnées dans Ses
commandements, se trouve dans le récit suivant, entre des milliers d'autres relatifs aux Saints descendants du Prophète: "Un serviteur d'al-Hassan Fils de `Ali fit tomber sur son maître un plat
bouillant alors qu'il s'asseyait à table. Craignant la colère d'Al Hassan, il tomba sur ses genoux et se mit à répéter ces mots : "Le Paradis est pour ceux qui refrènent leur colère". A1-Hassan
répondit : "Je ne suis pas en colère".
Le serviteur poursuivit : "Et pour ceux qui pardonnent aux gens". "Je te pardonne" dit al-Hassan. Le serviteur sembla toutefois décidé à finir le contenu de quelques versets coraniques en
ajoutant : "Car Dieu aime les bienfaisants". "Puisque c'est ainsi, fit al-Hassan, je t'affranchis et je te donne quatre cents pièces d'argent". L'esclave citait les versets 133-134 de la Sourate
âle `Imrân : "Hâtez-vous vers le pardon de votre Seigneur et vers un Jardin large comme les cieux et la terre, préparé pour ceux qui craignent Dieu; pour ceux qui font l'aumône, dans l'aisance ou
dans la gêne; pour ceux qui maîtrisent leur colère; pour ceux qui pardonnent aux hommes - Dieu aime ceux qui font le bien"), al- Husayn et Fatima
Ce sont ces personnes pieuses qui étaient souvent accompagnées par les anges.
Bien que le Prophète eût informé solennellement les gens que la désignation de `Ali comme "Le Gardien de tous les croyants", était faite sur Commandement de Dieu, les gens continuèrent à le
soupçonner d'avoir attribué à `Ali cette haute position sans avoir reçu un ordre de Dieu dans ce sens.
Un incident survenu quelque temps après que le Prophète eut fait l'Adjuration mérite d'être mentionné : un homme nommé Hârith B. No`mân Fihrî (ou Nadhr B. Hârith selon un autre hadith)
refusa de croire le Prophète et le soupçonna d'avoir fait la proclamation par affection et amour pour `Ali Il alla même jusqu'à invoquer sérieusement la descente de la colère du Ciel sur
lui-même, si ces soupçons n'étaient pas fondés, prière qui fut rapidement exaucée, lorsqu'une pierre tomba sur sa tête, le tuant sur-le-champ.