L’une des règles spirituelles importantes des actes de culte, en particulier des actes cultuels consistant en invocations (‘ebâdât-e dhekriyye), est la quiétude (xoma’nîne), qui est autre
chose que la tranquillité que les docteurs de la Loi, que Dieu soit satisfait d’eux, envisagent à propos de la Prière. Elle consiste en ce que le pèlerin spirituel accomplisse l’acte de culte
avec un cœur tranquille et un esprit serein, car s’il l’accomplit avec le cœur troublé et en étant agité, le cœur ne sera pas influencé par cet acte de culte, il n’en résultera aucun effet dans
le malakût du cœur et la réalité essentielle de l’acte cultuel ne deviendra pas la forme intérieure du cœur.
[En effet] l’une des raisons de la répétition des actes de cultes et de la multiplication des invocations et des litanies (adhkâr-o awrâd) est qu’elles aient une influence sur le cœur et y
produisent un effet, afin que, peu à peu, la réalité essentielle de l’invocation et de l’acte cultuel façonne le for intérieur du pèlerin et que son cœur ne fasse plus qu’un avec la réalité
spirituelle du culte. Or, tant que le cœur n’a pas de sérénité, de paix, de quiétude et de pondération, les rites et invocations n’ont aucun effet sur lui, ils ne dépassent pas les limites de la
forme extérieure et du molk du corps vers la réalité intérieure et le malakût de l’âme, et ce qui revient au cœur dans l’acte de culte n’a pas été accompli. C’est là quelque chose de clair, qui
ne nécessite pas d’explication et que l’on comprendra si l’on y réfléchit un tant soit peu.