Les chefs qoraïchites étaient de plus en plus inquiets, aucune mesure n'avait pu freiner l'expansion naturelle de l'Islam, il leur fallait à tout prix trouver d'autres mesures répressives.
La conversion de personne tel Hamzah, l'inclination à la tendance islamique manifestée clairement chez certains Qoraïches, la liberté religieuse et civile accordée aux émigrés d'Ethiopie,
augmentaient la crainte et la stupéfaction des gouvernants de l'époque.
Ils prirent la décision d'appliquer les principes inhumains de l'embargo économique envers tous les Musulman(e)s, Prophète et sa Sainte Famille compris. L'intention était claire, tenter une
fois encore d'interdire l'expansion islamique et les activités religieuses et sociales des islamisé(es) inscrit(e)s dans la Communauté spirituelle et temporelle la meilleure.
Alors, lors d'une réunion à la Ka'bah des chefs de l'administration, sans pour autant avoir obtenu l'unanimité de tous, il fut rédigé un agrément sous la plume de Mansour Bin Akramah,
avalisé par le Grand Conseil Qoraïchite et dont le contenu stipulait que l'embargo serait appliqué jusqu'au décès de chacune des parties concernées.
1. - Toutes formes commerciales et d'activités des disciples de Mohammed seront strictement interdites ; 2. - Toutes relations avec les parties concernées par l'embargo sont défendues ; 3.
- Personne n'est autorisé à contracter une alliance matrimoniale avec l'une des parties concernées par la mesure ; 4. - Les opposants à Mohammed doivent bénéficier d'un soutien sans faille et en
toutes circonstances.
Le contenu de l'agrément fut approuvé par les personnalités qoraïchites les plus en vue et fut mis en application dans sa totalité. Abu Tâleb, le protecteur du Saint Prophète (pslf), invita
ses proches - descendants de Hashim et de Abdul Muttaleb - et les exhorta à un soutien inconditionnel envers le Prophète (pslf). Il décida, également, de ceci : toutes les familles devaient
quitter La Mecque pour aller s'installer dans une proche vallée, connue sous le nom de Vallée d'Abu Tâleb, située entre les montagnes entourant La Mecque, d'y élever des petites maisons et des
tentes et de se tenir éloigner de l'environnement des idolâtres. Ils furent attaqués par les Qoraïches qui avaient planifier la construction de tours de guet dans cet endroit et d'y poster leurs
guetteurs pour leur rapporter tous les événements qui s'y dérouleraient.
Ce blocus inhumain dura trois interminables années, ses conséquences douloureuses furent très pénibles pour les personnes concernées et atteignirent des dimensions jusque-là sans précédent
dans le programme répressif qoraïchite. Les enfants des Bani Hashim pleuraient sans discontinuité, leurs pleurs parvenaient jusqu'à La Mecque mais ne produisaient aucune effet sur les cœurs de
pierre des idolâtres. La ration alimentaire se limitait à une date par personne et souvent fallait-il encore la partager en deux.
Durant ces trois longues années de réclusion forcée, les Béni Hashim bénéficiaient d'une liberté conditionnelle pendant les mois où combattre était interdit pour laisser place durant une
période à la Paix partout dans la Péninsule arabique. Durant cette période de relative liberté, ils pouvaient reprendre quelques activités restreintes puis ils devaient rejoindre la vallée et se
soumettre de nouveau aux lois inhumaines de l'embargo général décrété à leur égard. La propagation de La Religion ne pouvait se faire par le Saint Prophète (pslf) que durant cette période. Mais,
malgré leur statut de mise en liberté conditionnelle durant ces mois d'interdiction de combattre, les Qoraïches continuaient, sous des formes pernicieuses, de les maintenir d'une autre manière
sous l'injustice de l'embargo. Lorsque les Musulmans se rendaient auprès des commerçants pour acquérir leur nécessaire, les Qoraïches accouraient et proposaient des prix beaucoup plus élevés pour
les mêmes marchandises et de cette façon s'emparaient de tout, créant ainsi une pénurie de denrées et de biens qui pénalisait seulement les Musulmans et les Musulmanes. Abu Lahab en tant que l'un
des plus grands activistes ciblant les islamisé(e)s, était aussi l'un des plus grands pratiquants de cette façon de faire. Il avait l'habitude de crier alentour dans le marché : ? vous, les gens
! Augmentez les prix pour empêcher les disciples de Mohammed d'acquérir du pouvoir. Lui-même, afin d'assurer aux marchandises un prix exagérément élevé, achetait tout au prix le plus fort.