Le monde qoraïchite dans lequel les Musulman(e)s doivent vivre est une véritable prison. Jamais encore les mesures contraignantes mises en œuvre par les chefs Qoraïches pour l'avènement de
leur volonté d'éradication de l'Islam n'étaient apparues aussi criminelles et sataniques : elles avaient bien leurs racines dans le Mal, dans la pleine injustice et de la dégradation de la
dignité humaine des islamisé(e)s. Les Qoraïches, membres d'une même entité clanique, semblent dans leurs comportements inéluctablement liés les uns aux autres dans l'unique destin de nuire au
Saint Prophète (pslf) et à Sa Religion dont ils devront, pourtant, un jour, partager aussi les Dogmes et les Lois.
Le paradoxe, malgré tout, est dans le fait que, dans cette perspective de nuire à l'Islam, les forces de division et les antagonismes accroissent de jour en jour leur pression sur les chefs
Qoraïches. Les premiers plans pour freiner voire éradiquer la Sainte Prédication du Messager de الله-Dieu (pslf), emportaient jadis l'unanimité, mais aujourd'hui, le plan satanique de l'embargo
et du blocus jusqu'à ce que mort s'ensuive soulevait bien des questions parmi tous les Arabes : la course trop rapide à la destruction physique des Musulmans et Musulmanes, hommes, femmes et
enfants, menace les Qoraïches eux-mêmes de déstabilisation en profondeur ; elle rend les mécontents des mesures prises depuis trop longtemps contre l'Islam, encore plus mécontents ; elle engendre
un risque permanent de conversion d'autres tribus. L'impact du nouveau programme qoraïchite, s'il n'est pas abandonné, favorise la concentration des reproches et critiques : l'injustice de
l'embargo total frustre les grands principes des Droits fondamentaux tribaux et claniques. Et cette frustration risque, un jour ou l'autre, de coûter cher aux chefs Qoraïches.
Nous percevons dans le comportement qoraïchite un ensemble d'injustices qui constituent, en fait, l'essentiel des problèmes rencontrés par le Saint Prophète (pslf), sa Sainte Famille (s) et
les islamisé(e)s, et dont la disparition serait véritablement un soulagement pour tous.
Aussi, les Musulmans et les Musulmanes devaient se tenir toujours prêts à assumer de nouvelles injustices et de nouveaux tracas dans tous les secteurs, et en particulier dans ce secteur de
la Société islamique prévue pour être planétaire et empêcher par quelques petits chefs rebelles et obstinés qui ne voulaient pas comprendre que l'Intelligence, la Croyance, la Vérité, la Justice
et le Salam étaient destinés par الله-Dieu à recouvrir toute la Planète.
La faim, elle avait atteint un tel degré que Sa'd Waqqas raconta : Profitant de l'obscurité de la nuit, j'ai quitté les limites de la vallée, ma condition physique était telle, que j'étais
au bord de l'évanouissement. Soudain, j'ai découvert les restes de la peau d'un chameau mort. Je l'ai ramassée, lavée, faite cuire et moulue. Puis, je l'ai pétrie avec de l'eau, elle m'a rassasié
durant trois jours.
Les espions qoraïchites contrôlaient toutes les voies menant à la vallée empêchant quiconque d'apporter des provisions aux Béni Hashim. Malgré tous les contrôles mis en place, Hakim Bin
Hizâm, neveu de Khadidja (s), épouse du Prophète (pslf), Abul 'As Bin Rabi' et Hisham Bin 'Umar, chargeaient de nuit des chameaux avec des provisions de blé et de dattes et les amenaient près des
limites de la vallée, puis, ils entouraient les brides des chameaux autour de leur cou et les lâchaient en direction des reclus. Souvent, leur activité humanitaire était source de problèmes pour
eux.
Un jour, Abu Jahl aperçut Hakim chargeant un chameau de provisions et se dirigeant vers le territoire de la vallée. Il fut très désagréable à son égard et lui dit : Je pense qu'il faut que
je te présente devant les Qoraïches pour t'humilier en leur présence. - Leur querelle se prolongeant, Abul Bakhtari, pourtant ennemi de l'Islam, discrédita Abul Jahl auquel il dit : Il porte de
la nourriture à sa tante - Khadidja -, tu n'as aucun droit de l'en empêcher. - Il accompagna sa remarque d'une attaque en règle de Abu Jahl.
L'inhumanité de la mesure des Qoraïches n'avait pas pour autant affaibli ni la patience ni la ferme résolution des Musulmans et des Musulmanes. Certaines personnes ne demeuraient plus
indifférentes aux pleurs et gémissements des bébés et enfants, les conditions de vie imposées aux Musulman(e)s et leur dramatique situation avaient fini par atteindre les sentiments de certaines
personnes. Nombreux étaient ceux qui regrettaient sincèrement avoir paraphé l'agrément et commençaient à chercher des solutions pour mettre un terme à cette situation déshonorante.
Un jour, Hisham Bin Omar rendit visite à Zuhaïr Bin Abi Umayyah, petit fils de Abdul Muttaleb et lui fit remarquer : Est-ce convenable que tu te rassasies et que tu portes les plus beaux
vêtements alors que tes proches sont condamnés à la famine et à la nudité ? Par الله-Dieu ! Si tu avais décidé d'une telle chose à l'encontre des proches de Abu Jahl et réclamé qu'il l'applique,
jamais il ne t'aurait obéi. - Zuhaïr répliqua : A moi seul je ne peux pas renverser la décision des Qoraïches, mais si quelqu'un se joint à moi, je pourrai, alors, déchirer l'agrément. - Hisham
ajouta : Je suis cette personne. - Zuhaïr : Trouve encore une troisième personne. -
Hisham se leva, sortit à la recherche de Mut'am Bin Adi. Il le rencontra et lui déclara : Je ne pense pas que tu sois prêt à accepter que ces deux groupes - Béni Hashim et Béni Muttaleb -,
descendants de Abd Manaf dont tu as aussi l'honneur d'être l'un des siens, meurent en captivité. - Il répliqua : Que puis-je faire ? Une personne seule ne peut pas aboutir à grand chose dans
cette affaire. - Hisham : Deux autres personnes sont avec toi, Zouhaïr et moi-même. - Mais, Mut'am ajouta : Il est préférable que d'autres personnes se joignent à nous. - Alors, Hisham s'en alla
évoquer le sujet auprès de Abul Bakhtari et de Zam'â leur réclamant de coopérer à cette entreprise. Finalement, tous décidèrent de se retrouver à la Mosquée, au matin suivant.
La réunion eut bien lieu, Zuhaïr et ses collègues étaient présents. Zuhaïr ouvrit le débat : Il est impératif que les Qoraïches prennent conscience des conséquences insoutenables des
mesures appliquées ; il est d'absolue nécessité de mettre un terme à l'agrément, les conditions effroyables de vie des enfants des Béni Hashim sont devenues insoutenables pour tous.
Abu Jahl s'éleva contre les remarques de Zuhaïr : Cette proposition est à rejeter, l'agrément doit suivre son cours. - Mais, Zam'a se fit entendre : Cet agrément doit être détruit, dès ses
débuts nous en avons toujours été ses adversaires. - D'un peu plus loin, d'autres personnes dont le souhait était de mettre fin à cet agrément, se firent entendre aussi.
Alors, Abu Jahl prit conscience que l'affaire n'était plus totalement entre ses seules mains et que ces différentes personnes s'étaient coalisées contre lui, ce qui l'amena à ne pas donner
suite à sa volonté et il se rassit. Mut'am saisissant l'opportunité de ce signe de démission, se dirigea vers l'endroit où était affiché l'agrément afin de le détruire. Il constata qu'une grande
partie du document avait été dévorée par les termites, seules avaient été protégées les paroles : Au Nom de الله-Dieu, utilisées par les Qoraïches lors de sa rédaction. - Ayant observé la scène
et ses conclusions, Abu Tâleb en informa son neveu Mohammed, et tous ceux qui s'étaient réfugiés dans la vallée regagnèrent leur domicile respectif.
Ce sont là les dernières conséquences de l'esprit dominateur des chefs qoraïchites dans la vie des Arabes, conséquences à déplorer par chacun, mais l'esprit dominateur qoraïchite finira par
se détruire lui-même ; aux interdits des chefs succéderont les vérités religieuses et sociales de l'Islam. L'appétit du pouvoir fera place à la sagesse politique du Messager de الله-Dieu (pslf).
Toute la pression des Qoraïches est devenue horriblement dure, implacable, cruelle.
A tout cela viennent s'ajouter les graves dommages qui en résultent pour les bébés et les enfants de tous les Musulman(e)s, eux qui devraient gouverner de haut, comme sages politiques et
arbitres bienveillants, en toute impartialité et dans le seul intérêt du bien spirituel et temporel commun, des mêmes conditions juridiques pour tous, de la Paix civile partout, ils sont tombés
au rang d'esclaves et devenus par la force, les instruments de toutes les passions et de toutes les ambitions des fameux chefs des Qoraïches.
Par quels remèdes était-il possible d'obvier à un mal si profond ? Nous l'avons vu ci-dessus, par une mobilisation anti agrément dont les mesures avaient pour finalité un génocide
religieux. Puisque le régime des chefs des Qoraïches repose principalement sur l'injustice et la répression, les principes de la droite raison et de la philosophie sociale présents chez quelques
Arabes concernant l'affaire de l'extermination des islamisé(e)s, vont être effectifs.
La propagation des vérités de l'Islam va reprendre, un humanisme plénier va se répandre partout en Arabie : le développement spirituel et temporel de tout l'homme et de tous les hommes va
reprendre son cours jusqu'au triomphe final. Les Qoraïches avaient été tentés d'organiser leur vie sans الله-Dieu Un, mais sans الله-Dieu Un, ils ne pouvaient en fin de compte que l'organiser
contre eux-mêmes. Porter la répression au comble du génocide religieux est la répression la plus inhumaine et satanique qui soit. Les Arabes s'appliqueront au devoir de
solidarité.
Devant l'indigence meurtrière imposée aux Béni Hashim, certains Arabes considérèrent comme normal de détruire le mal d'un très mauvais agrément qui interdisait aux islamisé(e)s de mener une
vie pleinement spirituelle, vouée à l'adoration de الله-Dieu Un, affranchie des servitudes idolâtres et polythéistes.