Quba, située à moins de dix kilomètres de Médine, était le siège de la tribu des Béni Amr Bin Awf. Le Saint Prophète et ses accompagnateurs arrivèrent en ce lieu le 12 de Rabi Al-Awwal,
séjournèrent dans la demeure de Kulsum Ibn Al-Hadam, chef de la tribu. Un groupe de Muhajjirs et de Ançars étaient présents, attendant l'arrivée du Prophète.
Le Prophète demeura dans ce lieu jusqu'à la fin de la semaine, il mit à profit ce séjour pour poser les fondations d'une Mosquée pour la tribu des Béni Awf. Puis, certaines personnes
insistèrent pour que le Prophète se rende le plus rapidement possible à Médine, mais, il était aussi dans l'attente de l'arrivée de son cousin Ali.
Après le départ des occupants de la grotte de Thaur, Ali s'installa sur la place publique de La Mecque et déclara : Quiconque a remis un bien ou un objet à la garde du Prophète, qu'il
vienne jusqu'à moi, je le lui rendrai. - Les personnes concernées s'approchèrent, firent la description de leurs biens, et Ali leur remit en main propre.
Puis, respectueux des directives communiquées par le Prophète lors de l'une de ses visites nocturnes à la grotte de Thaur, Ali devait se faire accompagner, pour se rendre à Médine, des
femmes Hachémites ainsi que de Fatima, la fille du Prophète, de sa propre mère Fatima Bint Asad et de tous les Hachémites qui n'avaient pas encore, pour diverses raisons, pris la route de
l'Emigration. Ali décida de prendre la route dite Zi Tuwa et arriva à Médine de nuit.
Scheikh Tusi rapporte ceci : Les espions au service des Qoraïches furent mis au courant du départ de Ali et de ses proches. Alors, ils décidèrent de le pourchasser. Le face à face avec Ali
eut lieu dans un endroit nommé Zajnan.
Des propos belliqueux furent échangés entre les deux parties, les pleurs des femmes atteignirent les cieux, Ali se rendit à l'évidence que ses adversaires ne lui offraient aucune autre
alternative que celle de défendre l'honneur de l'Islam, des Musulmans et Musulmanes. Alors, face aux poursuivants, il déclara ceci : Quiconque souhaite se faire tailler en pièces et faire couler
son sang sur le sol, qu'il s'approche ! - La ferveur du combattant pour l'Islam pouvait se distinguer sur son visage. Les agents à la solde des Qoraïches s'apercevant que l'affaire devenait très
sérieuse adoptèrent un ton plus conciliant et reprirent la route par laquelle ils étaient arrivés jusqu'à Ali et son groupe.
Ibn Athir rapporte ceci : Lorsque Ali arriva à Quba, ses pieds étaient en sang. Le Prophète avait été averti de son arrivée mais ses occupations multiples ne lui avaient pas laissé le temps
de venir à sa rencontre. A peine arrivé à Quba, le Prophète se mit en route pour le rejoindre, parvenu auprès de lui, il le prit contre lui, à la vue de ses pieds en sang, le Prophète versa des
larmes. Le Prophète était arrivé à Quba le douzième jour de Rabbi Al-Awwal, Ali y arriva vers le milieu du même mois. Cette affirmation est également retenue par Tabari rapportant ceci : Ali
demeura à La Mecque trois journées après le départ du Prophète de la grotte de Thaur, mettant à profit ces jours pour remettre à leurs légitimes propriétaires les biens et les objets qu'ils
avaient confié à la garde du Prophète ".
Médine accueille le Prophète Mohammed dans la liesse populaire Que la Paix et les Bénédictions de الله-Dieu soient sur le Prophète et sur sa famille sanctifiée Vraiment, il y eut beaucoup
de liesse populaire et d'enthousiasme communicatif parmi les gens qui avaient exprimé leur foi envers leur Prophète trois années auparavant, lui envoyant chaque année des émissaires, citant son
nom glorieux à chacune de leurs prières rituelles quotidiennes. Lorsqu'ils furent informés que le Maître des Prophètes était arrivé à quelques kilomètres de distance de chez eux et qu'il était
impatient de les retrouver, l'émotion et la joie envahirent tous les cœurs et les esprits au point où les mots manquent dans tous les vocabulaires pour en reproduire une fidèle description. En
vérité, les Ançars éprouvaient un grand besoin d'islamisation, ils aimaient l'Islam, ses nobles principes, son humanisme, son aptitude à purifier Médine de l'empreinte du polythéisme et de
l'idolâtrie car, d'eux-mêmes ils avaient déjà détruit par le feu les idoles, fait disparaître les symboles de l'idolâtrie de leur demeure respective, des rues et des bazars de la
ville.
Ci-dessous nous rapporterons une anecdote significative de l'intérêt porté à l'Islam par les Ançars de Médine. Amr Bin Jumuh, l'un des chefs de la tribu des Béni Salmah, avait installé une
idole à l'intérieur de sa demeure. Afin de lui faire prendre conscience que ce morceau de bois appelé idole n'était d'aucune utilité dans la vie, les membres de sa tribu s'en emparèrent et la
jetèrent dans un trou utilisé à l'époque par les gens pour y déposer ou y faire leurs besoins naturels. Amr Bin Jumuh au petit matin se mit à sa recherche, finalement, après avoir prospecté
plusieurs endroits, il découvrit son idole dans ce trou immonde. Il s'en empara, la lava et la réinstalla chez-lui.
Cette mésaventure se répéta à maintes reprises. Puis, lassé de ces incidents, Amr Bin Jumuh attacha un sabre au cou de l'idole et dit : Si tu possèdes une quelconque puissance dans ce
monde, alors mets la au service de ta défense. - Quelques jours plus tard, il retrouva l'idole sans le sabre et attachée au coup d'un chien.
Méditant sur l'incident, il réalisa que finalement le statut d'humain étant bien supérieur à tout autre, il n'y avait aucune raison pour que cet humain courbe la tête devant une pierre, un
morceau de bois ou de terre. Alors, il récita quelques paroles de vérité dont le propos exprimait la réalité : Par الله-Allah ! Si tu avais été un dieu vrai, tu n'aurais pas été jetée dans un
trou immonde ni attachée au cou d'un chien. La Louange appartient à الله-Allah ! Celui Qui détient tous les Bienfaits. IL est Celui Qui est Miséricordieux, Qui donne et récompense. IL est Celui
Qui assure notre salut avant d'être dans la tombe.
Enfin le Prophète se mit en route pour Médine. Lorsque sa monture descendit de Thaniyat Al-Wida et que ses pattes foulèrent la terre de Yathrib, les gens lui adressèrent de chaleureux
propos de bienvenue, ils l'entourèrent avec ferveur et se mirent à chanter des mélodies pleines d'allégresse : La lune s'est levée sur Thaniyat Al-Wida ; il est de notre vie de faire preuve de
gratitude envers cette miséricorde jusqu'au jour où il ne resterait même qu'un seul humain pour adorer الله-Dieu et prier. ô toi qui a été envoyé par الله-Dieu pour notre Guidance ! Il est de
première nécessité pour nous tous d'obéir à tes directives.
Bien évidemment, les gens de la tribu des Béni Amr Bin Awf insistèrent pour que le Prophète demeure à Quba, lui rappelant qu'ils étaient : Fidèles, sincères et courageux. Malgré tout le
Prophète ne pouvait pas répondre favorablement à leur requête. Lorsque les gens des tribus Aws et Khazraj apprirent que le Prophète avait pris la route de l'Emigration, alors ils se
congratulèrent l'un l'autre et furent impatients de lui souhaiter la bienvenue. Lorsque le Prophète apparut, les gens entourèrent son chameau et les chefs des tribus s'emparèrent de ses rênes.
Chacun d'entre eux insistait pour que le Prophète s'installe sur son territoire, mais il répondait délicatement à chacun : Laissez la voie libre au chameau. Je descendrai lorsqu'il décidera de se
mettre à genoux. - Puis le chameau fit halte, se posa sur ses genoux dans un champ spacieux appartenant à deux enfants orphelins nommés Sahl et Suhayl, vivant sous la tutelle de As'ad Bin
Zurarah. La demeure de Abou Ayyoub était à proximité, sa mère, saisissant l'opportunité, s'empara des affaires personnelles du Prophète et les porta dans sa demeure. Puis, vint un moment de
compétition et de sollicitations pour obtenir la faveur d'héberger le Prophète. Mais, le Prophète mit un terme aux espérances de chacun en disant : Où sont passés mes effets personnels ? Il lui
fut répondu que la mère de Abou Ayyoub les avaient emportés chez elle. Alors, le Prophète déclara : Laissez-moi aller là où se trouvent mes effets personnels. - Son chameau sera pris par As'ad
Bin Zurarah et le mena chez lui.
Depuis le commencement de la Révélation coranique et de la Tradition prophétique, on voit bien à quoi tient la différence entre le Monothéisme et le polythéisme. La Règle de l'Unicité de
الله-Dieu rappelée par le Messager (pslf) a pour objet l'Univers dont les Lois ne dépendent pas de l'homme et ne requièrent les Prophètes (pse) que pour les transmettre. L'Ensemble de révélation
divine Coran-Sunna a pour objet civiliser et humaniser la conduite humaine, il exige des Créatures de الله-Dieu sa réalisation. Il y a donc dans la Civilisation Islamique par rapport à
l'idéologie idolâtrie, polythéisme, l'élément civilisateur et libérateur, l'accueil médinois réservé au Messager de الله-Dieu (pslf) est la preuve que les habitants avaient compris que le Monde
religieux, moral et social était entrepris depuis la venue du Messager (pslf) à Beyt Allah, située à La Mecque.
En effet, l'Islam est constructeur de la Ummah Islamiyya civilisée et humaine . Cela n'est pas donné dans l'idéologie idolâtrie et polythéisme, des blocs de pierre ou pièces de bois ne
pouvant d'aucune manière ni créer de La Civilisation ni de l'Humanité. L'Ensemble Coran-Sunna est donc création : création de Civilisation et d'Humanité spirituelle et temporelle la
meilleure.
Toute éducation véritable nécessite cette construction monothéiste de la société, c'est-à-dire ce travail lent et patient, continu et bien assimilé de formation spirituelle, intellectuelle,
politique, morale et sociale basée sur l'Unicité de الله-Dieu donnant le sens essentiel à toutes les connaissances acquises au cours des études que l'être humain est appelé à mener du berceau au
tombeau. Sans cette construction monothéiste de l'homme intérieur, l'instruction demeure incomplète et superficielle.
C'est le propre de l'authentique enseignement monothéiste d'acheminer la Créature de الله-Dieu vers la plénitude spirituelle, intellectuelle, morale et sociale qui est la base même de
l'humanisme universel. Et alors, tel un arbre sain planté dans des sols féconds et fertiles, l'esprit de l'homme, de la femme et de l'enfant, placé dans les plus excellentes conditions d'hygiène
spirituelle et physique, se développe tous les jours tel le veut الله-Dieu et en s'apercevant de la différence entre la voie de l'islamisation quotidienne et la voie de l'errance
antique.
Les Ançars arabes l'avaient bien compris, l'esprit appliqué à l'étude du Saint Coran et à l'acquisition des références de vie du Saint Prophète (pslf) se construit des vertus et valeurs de
La Règle Universelle de la Reconnaissance de l'Unicité de الله-Dieu qui sont l'apanage de l'humanisme international, et dont le fruit est dans l'optimisme monothéiste qui rend maître et confère
l'aptitude et la facilité de juger exactement de ce qui est bon pour l'humanité de ce qui ne l'est pas, de répartir les intentions-actions en deux groupes, le groupe constructeur du Bien, le
groupe fabricant du Mal.
L'authentique enseignement monothéiste fait aborder avec confiance et sérénité les besoins de la spiritualité et les exigences de la vie de tous les jours, sans cesse renouvelés et sans
cesse résolus par le vaste programme compris dans l'Ensemble de révélation divine Coran-Sunna.
Depuis le Prophète Adam (psl), la nécessité de cette création s'est toujours imposée, elle procède de ce qui doit être, et les Médinois ne s'y trompent pas en accueillant le Saint Prophète
(pslf) dont la Mission est de spiritualiser et socialiser pour que l'homme, la femme et l'enfant accomplissent la vérité de leur innéité islamique, c'est-à-dire une innéité soumise de toute façon
à la Volonté de الله-Dieu.
C'est pourquoi l'Ensemble Coran-Sunna restera pour toujours solidaire de la vie spirituelle et temporelle. Cette solidarité est nécessaire aux fins terrestres et célestes. On peut voir dans
l'accueil des Médinois que ces derniers avaient compris que le Messager de الله-Dieu (pslf) apportait l'essentiel, c'est-à-dire tous les moyens les plus excellents pour bâtir la vie qui va devoir
à ces moyens son incessante libération et émancipation.
Les Médinois seront donc parmi les premiers à se lier volontairement à l'Ensemble Coran-Sunna nécessaire pour la prospérité spirituelle et temporelle de la Planète. Le domaine de la Mission
prophétique avec l'Emigration s'élargissait considérablement et à partir de ce moment il ne cessera de se répandre pour aujourd'hui couvrir tous les continents.
En effet, l'Islam est la fin qui commande la promotion de l'homme, de la femme et de l'enfant. Force est donc de suivre l'exemple médinois pour aller de l'avant et plus loin, l'Ensemble
Coran-Sunna est l'origine de l'Humanité idéale, l'avènement de l'Humanité authentique. Les Arabes Médinois avaient bien compris que la racine de la vie vraie et bonne plongeait obligatoirement
dans la Révélation coranique et la Tradition universelle à vocation internationale du Messager de الله-Dieu Mohammed Ibn Abdullah (pslf).