Extraits de l'ouvrage :
Fatima Azzahra - que la Paix soit sur elle - A .&H. Benabderrahmane - Aux éditions Dar Al-Mahajja Al-Baydaà - Beyrouth - Liban - 2004 - 584 pages.
…ils allèrent jusqu'à contester l'existence des biens propres de la fille du Prophète Mohammed (pslf)…
Lorsque Fatima Az-Zahra (s) aperçut très tôt le Mal qui se propageait au sein de l'équipe dirigeante, elle (s) fut, d'une façon certaine, saisie de stupeur et d'inquiétude pour l'avenir de
la Communauté islamique. Parce que le Mal surgit ainsi devant les yeux des Ahlu Beyti Rassoul Allah et qu'il faut bien définir tous ensemble comme le Mal - il y a là un fort consensus parmi les
Musulmans et les Musulmanes - est en même temps hostile au Parti de الله-Dieu et à la Ligne géothéologique et géopolitique du Prophète Mohammed (pslf). C'est un Mal qui n'est pas apparu seul, il
est référé aux faiblesses de la passion et, ne possédant aucune structure de vérité devant lui, il est aisé pour Fatima Az-Zahra (s) et d'autres de dire qu'il s'agit bien là du Mal. C'est le Mal
producteur d'injustice et d'indignation.
Pourquoi ? Parce que, en vérité, le Prophète Mohammed (pslf) avait fait de la Communauté islamique, avec la Permission de الله-Dieu, une Communauté de Vérité, de Bien, de Bon et de Beau.
Lorsqu'une poignée de détracteurs se lança dans la destruction du Débat Islamique si important pour maintenir le cap des réformes fondamentales à des fins de sortir l'humanité de l'ère de
l'antiquité politique. Ils dérangèrent l'Ordre islamique au point d'ériger le désordre en ordre nouveau, et avec le temps, ne plus savoir quel Ordre ils avaient dérangé.
Autrement dit, ils étaient habités par le refus impérieux de reconnaître l'existence d'un Successeur et avec ce refus, ils allèrent jusqu'à contester l'existence des biens propres de la
fille du Prophète Mohammed (pslf), telles les terres de sa propriété de Fadak : " Fadak, ancien petit bourg du Hidjaz septentrional, proche de Khaybar et distant de Médine, selon Yâkût, de deux
ou trois jours. Comme ce toponyme a disparu, Hafiz Wahba a identifié dans sa Djazirat al-Arab [Caire 1956, 15]
l'ancien Fadak avec l'actuel village d'al-Huwayyit [pron. Howêyat] situé au bord de la harra de Khaybar. Habité, comme Khaybar, par une colonie de cultivateurs juifs, Fadak produisait des
dattes et des céréales ; l'artisanat y fleurissait aussi, car on y tissait des couvertures à bordure en feuilles de palmier. Fadak doit sa renommée dans les annales de l'Islam à ce qu'il fut le
but d'une convention et d'une décision particulière du Prophète et qu'il donna lieu, entre Fatima et le calife Abu Bakr, à un différend dont les conséquences durèrent plus de deux siècles
".
Donc, Fadak était un village situé à environ deux journées de marche de Médine la Glorieuse. Historiquement, il est dit qu'il était habité par des Juifs et que ces derniers avaient refusé
de se soumettre à la juridiction de l'Islam, et cela dès le début. Mais, les Juifs ne tardèrent pas à se rendre compte de la puissance montante des Musulmans, surtout après la prise de Khaybar
par Ali Ibn Abi Tâleb (s) dont Aboubakr Djaber Eldjazaïri en fait l'éloge après avoir signalé les échecs successifs de Abou Bakr et de Omar qui abandonnèrent le combat : " Le combat fut acharné.
Abou Bakr, fatigué, remit l'étendard à Omar. Le combat fut plus âpre encore.
Omar, se sentant fatigué, en informa le Prophète (pslf). Par Allah, dit l'Apôtre, je le remettrai demain à un homme qui aime الله-Dieu et Son Envoyé et qu'Allah aime, ainsi que Son Envoyé.
الله-Dieu donnera la victoire par sa main. Il (pslf) appela alors Ali Ben Abou Tâlib, atteint ce jour de conjonctivite, souffla dans ses yeux et lui dit : Prends cet étendard et marche
résolument, sans te détourner jusqu'à la victoire ! Ali partit allègrement et planta l'oriflamme dans un tas de pierres sous le fort. Du haut du mur, un juif l'appela : Qui es-tu ? Je suis Ali
Ibn Abi Tâleb, répondit-il ! Alors, par ce qui est descendu à Moïse, vous avez pris le dessus ('alawtoum - il tira présage de son nom : Ali - Elevé - Auguste) ! Ali ne revint que la victoire
assurée et les Musulmans entrèrent à Kheybar, terre d'Islam depuis lors ".
Après avoir lu le récit de l'auteur Aboubakr Djaber Eldjazairi, nous proposons celui de l'Ayatollah Ja'afar Subhani dans son ouvrage Sirat Sayyed Al-Moursalin-La conduite du maître des
Envoyés : " Les places fortes sont conquises l'une après l'autre : Après avoir enlevé les deux premiers forts les plus connus pour leur puissance, les formations islamiques s'intéressèrent de
très près à deux autres, Watî'h et Solâlim. Les juifs positionnés à l'extérieur des forts résistèrent vaillamment aux attaques lancées contre eux par les formations islamiques qui, malgré leur
détermination et leur louable courage, ne parvenaient pas à briser les rangs juifs. Les grands combattants qui trouvèrent le martyre durant ce siège ont été répertoriés dans les livres d'histoire
et particulièrement par Ibn Hishâm qui en a fait mention dans une colonne spéciale. Les formations islamiques de maintien du Salam durent affronter les formations juives durant dix jours, chaque
soir, les combats cessaient sans avoir donné la victoire à l'un des deux camps.
Lors de l'un de ces dix jours d'affrontements, Abou Bakr fut choisi par le Prophète pour se lancer à l'attaque et remporter la victoire. Mais, après un certain temps, lui et ses troupes
abandonnèrent le champ de bataille pour finalement se rejeter la responsabilité de l'échec l'un l'autre.
Le jour suivant le commandement des troupes fut remis à Omar qui, de la même manière que le compagnon précédent, abandonna le combat et qui, selon Tabari , effraya ses troupes en ne cessant
de faire l'éloge de la bravoure et de la puissance du chef du fort, Marhab. Le Prophète et ses grands commandants de l'Islam ne furent pas du tout satisfaits de son
comportement.
Puis, le Prophète convoqua ensemble ses commandants et ses combattants de l'Islam auxquels il déclara ceci : Demain, je remettrai cet étendard à l'un d'entre vous qui aime الله-Dieu et Son
Prophète et qui est aimé par الله-Dieu et Son Prophète. Il enlèvera la victoire sur ce fort. Il est un combattant qui n'a jamais tourné les talons face à l'ennemi et jamais abandonné un champ de
bataille.
Selon ce qu'ont rapporté Tabarsi et Halabi, le Prophète employa les termes suivants : Karrar Ghayr-i Farrâr, c'est-à-dire quelqu'un qui se lance à l'attaque de l'ennemi sans jamais tourner
les talons.
La déclaration du Prophète et les termes qui la composent sont autant de preuves de la grande valeur spirituelle et de la supériorité d'un commandant courageux sur quiconque tourne les
talons face à l'ennemi, elle désigne clairement ce que sera le commandant qui emportera la victoire sur les occupants du fort. Cette déclaration fut accueillie avec joie par les combattants de
l'Islam et, chacun, commandant et simple soldat, souhaitait en secret être celui-là.
L'obscurité de la nuit recouvrit le campement islamique, les combattants de l'Islam se préparèrent à prendre du repos, les sentinelles rejoignirent leurs postes de garde situés sur des
positions hautes leur permettant de superviser les mouvements de l'ennemi. Puis, vint la lumière du jour, les commandants entourèrent le Prophète y compris les deux compagnons qui avaient
abandonné le combat, Abu Bakr et Omar, qui semblaient impatients de connaître celui à qui reviendrait le grand honneur de porter l'Etendard de l'Islam et de remporter la victoire tel l'avait
annoncé le Prophète.
Le silence recouvrant le rassemblement des commandants et des simples soldats de l'Islam fut rompu par la question suivante du Prophète : Où est Ali ? - On lui répondit qu'il souffrait
d'une conjonctivite et qu'il était un peu loin. Le Prophète ordonna : Faites-le venir jusqu'ici. - Tabari rapporte : Ali, sur le dos d'un chameau, fut amené jusqu'à l'entrée de la tente du
Prophète. - Ce détail montre bien que la conjonctivite dont souffrait Ali l'avait privé de l'utilisation de ses yeux. Alors, le Prophète lui posa la main sur les yeux et pria. Le résultat fut
identique à celui obtenu par le souffle de 'Isa Bin Maryam-Jésus fils de Marie, les yeux de Ali furent débarrassés de la conjonctivite et jamais plus, après, ils n'eurent à souffrir d'une
maladie.
Ensuite, le Prophète demanda à Ali de s'approcher pour lui rappeler qu'avant de se lancer à l'attaque il se devait d'envoyer des émissaires aux chefs du fort pour leur proposer d'embrasser
l'Islam ; en cas de refus d'accepter l'Islam, Ali se devait de leur rappeler leurs devoirs à accomplir sous la gouvernance de l'Islam, ce qui sous-entendait que les juifs devaient déposer leurs
armes, et s'engager à vivre en respectant la protection du Salam et en payant l'impôt de capitation ou taxe de participation aux efforts de maintien de l'ordre, du Salam et de protection des
populations civiles vivant à l'intérieur de l'Etat Islamique. Si, les juifs se refusaient à toutes ces mesures préliminaires leur garantissant une vie dans le cadre du Salam de l'Islam, alors,
Ali se devait de les attaquer. Ces recommandations faites à Ali par le Prophète une fois terminées, le Prophète souligna la ligne de conduite que devait suivre Ali : Si الله-Dieu, Le
Tout-Puissant, décide de guider une seule de Ses créatures à travers ta guidance, ce sera pour toi bien plus profitable que si tu possédais un entier troupeau de chameaux à poils roux et que tu
les mettes au service du Chemin de الله-Dieu.
Sans doute aucun, les recommandations du Prophète sont autant de principes à suivre pour être dans la droite voie de l'humanisme et des actions humanitaires, y compris lors de conflits ou
d'affrontements armés ; l'attitude du Prophète lors des guerres qui lui furent imposées démontre bien que son intention n'a jamais été autre que celle d'assurer aux peuples une Guidance
juste.
Suite à cette écrasante victoire de Ali Ibn Abi Tâleb (s) sur les forts de Khaybar, les Juifs de Fadak prirent la décision de s'en remettre au Messager de الله-Dieu (pslf) sans le
combattre. Ainsi, par des décisions pacifiques, le Prophète (pslf) devint le propriétaire de Fadak. Même si la raison de la motivation des habitants de Fadak de transférer leurs biens au Prophète
(pslf) se forgeait sur la puissance des Musulmans et la prise de Khaybar, Fadak était bien propriété du Messager.
Près de Khaybar, il y avait une zone de terre fertile et très bien exploitée, située à environ cent quarante kilomètres de Médine et considérée comme une place forte des juifs du Hedjaz
après la place forte de Khaybar, il s'agissait du village de Fadak. Après l'opération de Défense offensive qui avait mis fin à l'activisme juif retranché derrière les épaisses murailles et
lourdes portes des sept forts de Khaybar bourrés d'armes et de provisions en eau et nourriture, et à l'activisme de Wadi'ul Qurâ et Taymâ', et avoir comblé le vide par la présence de formations
islamiques de maintien du Salam, le Prophète songea très sérieusement à mâter la puissance agressive de la zone du village de Fadak qu'il considérait, à juste titre, comme un danger permanent
pour l'Etat Islamique et ses populations civiles islamiques. Alors, le Prophète envoya son émissaire Muhit auprès des anciens du village de Fadak.
Yush'a Bin Noon, reconnu être le chef du village, préféra le Salam à la guerre et se rendit immédiatement ; les habitants acceptèrent de remettre au Prophète, chaque année, la moitié de
leurs revenus, de s'en remettre pour leur sécurité et leur protection à l'Islam et de ne pas conspirer ni comploter contre l'Etat Islamique et ses populations civiles islamiques. En échange, le
Gouvernement Islamique et ses formations de maintien du Salam leur garantissaient la défense de leur entier territoire.
Selon les Règles de l'Islam, tout territoire conquis par la guerre et les formations islamiques armées devient propriété de tous les Musulmans, son administration revenant au dirigeant de
l'Etat Islamique. Par contre, les territoires qui étaient remis entre les mains des Musulmans sans qu'il y ait eu guerre ni opérations militaires, appartenaient à la personne du Prophète et après
son décès à l'Imam Successeur. L'Administration et l'Autorité étaient en totalité sous leur
responsabilité, ils pouvaient décider de les céder ou de les louer. La raison de ce privilège reconnu par les Lois de l'Islam étant que le Prophète et après lui, l'Imam, pouvaient, grâce
aux revenus de ces territoires, assurer une vie honorable à leurs proches.
Sur les bases de juridiction islamique, le Prophète fit cadeau de Fadak à sa fille bien-aimée Fatima Az-Zahra (s) et, si l'on analyse scrupuleusement le fond de ce don du père (pslf) à sa
fille (s), il en apparaît clairement les raisons : 1. A maintes reprises, le Prophète avait exprimé qu'après lui le pouvoir global, spirituel et temporel, serait remis entre les mains de son
Successeur Ali Ibn Abi Tâleb, Amir Al-Mu'minin et, en conséquence le maintien d'une telle charge
nécessiterait, bien évidemment, une rente de souveraineté pour faire face aux dépenses, donc, avec les rentrées de Fadak, Ali et son épouse Fatima Az-Zahra (s), seraient à même d'assurer
les dépenses que ne manquerait pas d'occasionner la charge remise à Ali de Successeur à la tête de toutes les Affaires islamiques. Mais, et trop malheureusement, des intrigues politiques
portèrent au pouvoir quelqu'un d'autre que le Successeur désigné par الله-Dieu et confirmé par Son Messager (pslf) face à plus de 120.000 témoins. Non contents de lui avoir enlevé son Droit à la
Succession, les usurpateurs confisquèrent la propriété familiale de Fadak dès les premiers jours de leur acte déloyal. 2. Il va de soi, qu'après le sublime retour de l'âme du Prophète à son
Créateur, sa sainte famille devait pouvoir vivre dignement et dans l'honneur de son rang de famille prophétique composée comme tout le monde le sait, de sa fille bien-aimée Fatima Az-Zahra, de
ses deux petits fils très-aimés Hassan et Hossein. C'était là une préoccupation du Prophète que الله-Dieu lui avait réglé en lui faisant acquérir Fadak sans avoir eu à combattre et en lui ayant
réclamé de remettre ce bien à sa sainte famille.
Les traditionalistes chiites, les exégètes et bon nombre de sunnites ont écrit que lorsque le Verset : " Donne à tes proches parents ce qui leur est dû, ainsi qu'au pauvre et au voyageur ;
mais ne soit pas prodigue ". (Coran 17/26), le Prophète appela sa fille bien-aimée Fatima Az-Zahra et lui fit solennellement don de Fadak. Le rapporteur de cette tradition est Abu Sa'd Khadri qui
fut aussi un très proche et grand compagnon du Prophète.
Tous les savants chiites et sunnites sont unanimes à reconnaître que ce Verset fut révélé à l'intention des proches du Prophète et que les termes " … tes proches parents… " s'adressaient
particulièrement à sa fille. D'ailleurs, lorsqu'un Syrien demanda à l'Imam Sajjad de lui décliner son identité, l'Imam récita ce Verset pour se faire connaître ; et cet incident est tellement
connu des Musulmans qu'ils répétèrent que le Syrien, tout en hochant la tête en signe de confirmation, dit à l'Imam : En raison de ton lien très particulier qui te rattache au Prophète, il nous a
été ordonné par الله-Dieu de te payer ton dû.
Donc, tous les savants de l'Islam sont persuadés que ce Verset fut révélé à l'intention de Fatima Az-Zahra et de ses enfants. En plus, le fait que le Prophète ait remis le bien de Fadak à
sa fille au moment même où fut révélé ce Verset est reconnu comme une réalité par tous les savants chiites et par certains savants sunnites.
Lorsque Mamun prendra la décision de retourner le bien de Fadak aux descendants de Fatima Az-Zahra (s), il envoya un courrier à l'éminent traditionaliste Abdullah Bin Musa pour l'informer
du sujet. Il lui écrivit le hadith ci-dessus dont les termes expriment clairement l'objectif de leur Révélation et rendit le bien de Fadak aux descendants de Fatima Az-Zahra (s) ; il fit parvenir
également un courrier à son gouverneur en place à Médine : Le Prophète fit don de son vivant du bien de Fadak à sa fille, c'est un fait reconnu de tous, et ce don doit se perpétuer à travers ses
descendants.
Processus ayant amené Mamun à ce redressement de l'histoire du fait injuste ayant abouti à la confiscation des biens de Fatima Az-Zahra de son vivant : Mamun avait institué un tribunal de
première instance où il recevait les dépositions et griefs de ses administrés et, lors d'une séance de cette instance, le premier document qui lui fut remis avait été écrit par un homme qui se
présentait comme l'avocat défenseur de Fatima Az-Zahra (s). Alors, Mamun parcourut le document, y réfléchit un instant et dit : Où se trouve le défenseur ? - Puis, le tribunal se transforma en un
lieu de débat entre Mamun et l'avocat défenseur de Fatima Az-Zahra (s) et, peu à peu, Mamun se rendit à l'évidence que la cause défendue était juste, il ordonna au procureur général de rédiger un
acte officiel dont les termes furent : Retournez les biens de Fadak aux descendants de Fatima Az-Zahra. - L'acte fut rédigé et reçu le sceau de Mamun. A ce moment, Da'bal Khuza qui était présent
lors du débat entre l'avocat défenseur de Fatima et Mamun, se leva et récita quelques Versets.
Soulignons ici, que les Chiites n'avaient pas attendu après la décision de Mamun et son document officiel pour toujours affirmer que le bien de Fadak appartenait en propre à la famille de
Fatima Az-Zahra et à ses descendants, ils avaient entre les mains la parole de Amir Al-Mu'minin Ali Ibn Abi Tâleb qui avait écrit un
courrier à Uthman Bin Hunayf, gouverneur de Basra dont les termes étaient en partie les suivants : Oui ! Parmi tous les biens qui sont sous la lumière du soleil, le seul qui nous revienne
est la propriété de Fadak. Certains en sont jaloux ; d'importants personnages sont de connivence dans le seul but de s'emparer de ses rentes. الله-Dieu demeure Le Plus Juste des
juges.
Après cet écrit de Amir Al-Mu'minin, qui pouvait encore douter du bien-fondé du don de Fadak à Fatima Az-Zahra par son père Prophète ? ".
Juste après le décès du Prophète, sa fille bien-aimée fut dépossédée de son titre de propriétaire de Fadak suite à des intrigues politiques malveillantes envers la Sainte Famille du
Prophète au point où, les fonctionnaires et les employés de l'Etat l'expulsèrent de la cour du calife où elle s'était rendue pour déposer une plainte en revendication de son bien de Fadak. Mais,
se considérant dans son bon droit, Fatima Az-Zahra décida de saisir le calife par des moyens juridiques.
Dès la reddition du chef juif de Fadak sans avoir mené de combats contre le Prophète, Fadak était devenu propriété de sa fille par une donation du père à sa fille et sur l'Ordre de
الله-Dieu. Or, sans prendre en considération ni les décisions prises par le Prophète, ni l'Ordre de الله-Dieu, ni les textes de la Sha'ria en
matière de protection de la propriété, du titre de propriété, de la donation, du droit du donateur, etc., le calife en place, peu scrupuleux, demanda à la fille du Prophète de se faire
entourer de témoins pour continuer sa procédure en revendication de son bien alors que tout le monde savait qu'il n'était réclamé à personne de faire témoigner quelqu'un de son bon droit de
propriétaire de ses biens propres. La mesure prise par le calife était farouchement discriminatoire.
Fatima Az-Zahra ne pouvant faire autrement que de se plier aux injonctions du calife, présentera des témoins, son époux Ali, une femme nommée Oum Ayman, au sujet de laquelle le Prophète
avait déclaré que la Porte du Paradis lui était grande ouverte, et Rabah, un serviteur du Prophète (selon Bilâzari dans Fûtuh Al-Buldan, page 43). Malgré tout, et sous des motifs tendancieux, le
calife refusa en bloc leurs témoignage, et, Fatima Az-Zahra fut honteusement dépossédée de la propriété que son père bien-aimé lui avait donnée.
En accord avec le Verset de la Pureté : " ô vous les gens de la Maison ! الله-Dieu veut seulement éloigner de vous la souillure et vous purifiez totalement "
(Coran 33/33), Fatima Az-Zahra Ali Ibn Abi Tâleb, et leurs enfants sont à considérer comme des personnes absolument pures de toutes impuretés et, même s'il est dit que ce Verset englobe
également les épouses du Prophète, son application à la fille du Prophète est incontestable. Là encore et de façon injuste, l'interprétation erronées des termes de ce Verset par certains en
excluait la Sainte Famille du Prophète alors qu'il avait été révélé pour elle seule et, en conséquence, le calife en place au moment de tous ces faits injustes, ne reçu pas la plainte de Fatima
Az-Zahra en revendication de son titre de propriétaire sur Fadak.
Néanmoins, les savants chiites acceptent que le calife fut sensible à la réclamation légitime faite par la fille du Prophète, qu'il reconnut qu'effectivement Fadak lui revenait en totalité,
de plein droit légitime et en pleine propriété, qu'il écrivit un décret lui retournant son bien et qu'il le lui remit. Mais, en chemin, Fatima Az-Zahra rencontra l'ami du calife qui, mis au
courant du contenu du décret, s'en empara en le retirant des saintes mains de Fatima Az-Zahra et, s'empressa d'aller auprès du calife pour lui dire ceci : Le fait que Ali soit mêlé à cette
affaire et que Um Ayman soit une femme, leur témoignage n'a aucune valeur.
- Puis, il mit en pièces le décret en présence du calife.
L'éminent savant et biographe sunnite, Halabi, donne une autre version des faits : Le calife accepta le titre de propriété sur Fadak de la part de la fille du Prophète. Mais, soudain, Omar
entra et demanda : De quoi s'agit-il dans ce décret ? - Le calife lui répondit : J'ai confirmé le titre de propriété de Fatima dans ce décret. - Omar répliqua : Tu as un absolu besoin de ses
rentes car, si demain les idolâtres de l'Arabie se soulèvent contre les Musulmans, d'où prélèveras-tu les finances pour couvrir les dépenses de guerre ? - Puis, il s'empara du décret et le mit en
pièces.
Pour quiconque désire en savoir davantage concernant cette pénible affaire du bien de Fatima Az-Zahra confisqué en trahison de toutes les règles islamiques, nous proposons l'analyse de l'un
des plus fameux théologiens de tous les temps qui rapporte que Ibn Abil Hadid a déclaré ceci : J'ai fait remarquer à un éminent théologien connu sous le nom de Ali Bin Naqi, ceci : La superficie
du village de Fadak n'était pas très importante, elle ne pouvait contenir que quelques palmiers-dattiers, ce qui n'explique pas la volonté des opposants de Fatima de vouloir à tout prix s'en
emparer. - L'éminent théologien Ali Bin Naqi me répondit ceci : Tu fais erreur. Le nombre des palmiers-dattiers présents à l'époque à Fadak était équivalent à celui de ceux présents à Kufa
aujourd'hui. Il est admis de tous que la Famille du Prophète fut dépossédée des terres de Fadak et donc de leurs revenus et, en supposant qu'elle en ait gardé les rentes, Ali serait devenu une
menace pour le calife car, avec ces rentes, il aurait pu financer ses partisans et leur équipement militaire et se lancer contre le calife. Puis, le calife n'a pas seulement dépossédé
Fatima
Az-Zahra de son bien de Fadak, sa décision ciblait également toute la famille des Béni Hachim et les descendants de Abdul Muttaleb qu'il priva de leurs droits, c'est-à-dire leur droit au 5e
des butins de guerre pris sur l'ennemi et connu sous le nom de Khums. Toutes ces mesures injustes avaient un objectif reposant sur le fait que quiconque rencontre des difficultés financières pour
subvenir à ses nécessités ne pense pas en premier à faire tomber le pouvoir en place.
Puis, le même auteur dont il est fait mention ci-dessus rapporte la déclaration de l'un des plus fameux professeurs de la Madressa Gharbi Baghdad connu sous le nom de Ali Bin Faruqi ayant
répondu à sa question : La fille du Prophète était-elle sincère dans sa plainte en revendication de son droit de propriété sur Fadak ? - Le professeur répondit : Oui - J'ai continué par cette
autre question : Le calife était-il au courant que Fatima était reconnue comme une personne véridique ? - Le professeur : Oui - Je l'ai encore questionné : Alors, pour quelle raison le calife
s'est-il refusé à lui rendre ce qui lui appartenait en titre ? - Ici, le professeur fit un sourire et très dignement dit : Supposons que le calife ait donné une suite favorable à la réclamation
légitime de Fatima Az-Zahra et qu'il lui ait retourné son bien injustement confisqué sous la conviction qu'elle était une femme connue de tous pour être véridique, sans lui avoir réclamé de
présenter des témoins, Fatima Az-Zahra aurait eu devant elle la voie ouverte pour en profiter et réclamer aussi, dès le jour suivant, le bon droit de son mari Ali à qui avait été remis la charge
de premier calife par son père. Placé devant une telle situation, le calife n'aurait eu d'autre alternative que de céder la place à Ali puisque la réclamation provenait d'une personne qu'il
aurait lui-même et publiquement reconnue comme véridique. Pour éviter cette situation inconfortable de restituer le bon droit à Ali, le calife qui s'était installé à sa place au pouvoir, se
refusa d'admettre, de reconnaître et d'accorder à Fatima Az-Zahra son Droit.
L'origine de la réclamation des descendants de Fatima Az-Zahra en restitution de leur bien de Fadak remonte donc au mauvais choix politique du premier calife. Après l'assassinat de Ali,
Mouawiyya prit par la force les rênes du Gouvernement et divisa en trois Fadak : une part pour Marwan, une autre pour Amr Bin Uthman et la dernière pour son fils Yazid. Puis, durant la période du
califat de Marwan , les trois parts lui étaient revenues entre les mains et il en fit cadeau à son fils Abdul Aziz qui, à son tour en fit cadeau à son fils Omar. Ici, il faut signaler la droiture
de Omar Bin Abdul Aziz qui dès qu'il fut au pouvoir corrigea la première grande malversation de la politique du premier calife en retournant aux descendants de Fatima Az-Zahra leur droit légitime
sur la propriété de Fadak, propriété de la Sainte Famille du Prophète. Mais, après le décès de Omar Bin Abdul Aziz, les califes omayyades qui lui succédèrent s'empressèrent de retirer les biens
de Fadak d'entre les mains des Béni Hashim et les conservèrent jusqu'à l'effritement et la totale disparition de leur dynastie.
Durant la dynastie des Abbassides, l'affaire de Fadak fut traitée de façon incohérente. En exemple, Saffah fit remettre Fadak à Abdullah Bin Hassan, puis après celui-ci, Mansur Dawâniqi le
reprit mais son fils Mahdi le rendit aux descendants de Fatima Az-Zahra, ensuite, après ce dernier, Mousa et Haroun leur reprirent en invoquant des considérations politiques, enfin, Mamoun en
tant que calife et selon un acte officiel qu'il fit rédiger par le Procureur, rendit le bien de Fadak à ses propriétaires légitimes. Mais, après sa mort, l'affaire Fadak fut soulevée de nouveau
et ballottée entre les descendants à qui Fadak était retourné puis repris, et ainsi de suite.
Durant le temps de la dynastie omayyade et de la dynastie abbasside, Fadak fut au centre de nombreux débats politiques malgré sa rente insignifiante comparée à la puissance économique
acquise par ces dynasties. Alors que le premier calife ne pouvait pas se passer de ses rentes pour se maintenir au pouvoir, les califes omayyades et abbassides n'avaient vraiment plus besoin de
ses revenus pour se maintenir à la tête des affaires islamiques tellement ils étaient devenus riches.
Néanmoins, lorsque Omar Bin Abdul Aziz avait retourné Fadak à ses légitimes propriétaires dans les descendants de Fatima Az-Zahra, les Béni Omayyades le lui reprochèrent vertement en lui
disant ceci : Par cet acte tu as fait preuve de contradiction avec les décisions prises par les deux personnalités vénérables - sous-entendu Abu Bakr et Omar -, et parvinrent à le convaincre d'en
distribuer les rentes aux descendants de Fatima Az-Zahra mais d'en garder la propriété .
Aussi, les habitants de Fadak avaient-ils signé un Traité de paix (sulhan) avec le Messager de الله-Dieu (pslf) dans lequel ils lui (pslf) offraient la moitié de leur terre. A la différence
des terres de Khaybar dont les revenus étaient attribués annuellement aux Musulmans, le bien de Fadak était resté dans le statut de la propriété privée du Prophète (pslf)-khalis lahu. Il (pslf)
en distribuait les revenus entre les voyageurs nécessiteux-abwa al sabil, et les plus pauvres des Banu Hachim. Lorsque le verset : " Donne à tes proches parents ce qui leur est dû, ainsi qu'au
pauvre et au voyageur, mais ne soit pas prodigue " (Coran 17/29) fut révélé, le Prophète Mohammed (pslf), désireux de connaître le sens exact et ce qu'impliquait " tes proches ", l'Ange Gabriel
lui désigna : Fatima Az-Zahra (s).
Par obéissance à cet Ordre de الله-Dieu, le Prophète (pslf) remit en donation la propriété de Fadak à sa fille Fatima Az-Zahra (s). Dès lors, et durant la vie du Messager de الله-Dieu
(pslf), la propriété de Fadak fut considérée par tous les Musulmans comme appartenant en propre à Fatima Az-Zahra (s). Ce n'est qu'au décès de son père (pslf) qu'elle lui fut retirée pour devenir
propriété du califat. Fatima Az-Zahra (s), fille du dernier des Prophètes, était connue et reconnue par tous pour être véridique, sincère, honnête et pieuse, dit à son mari Ali Ibn Abi Tâleb (s)
: " C'est Ibn Abu Quhafa [Abu Bakr] qui s'est emparé du don de mon père à mon égard ". - Elle (s) dit aussi à Abu Bakr : " En toute vérité, Fadak m'a été donné par mon père, le Messager de
الله-Dieu (pslf) ".
Quant à Ali Ibn Abi Tâleb (s), son époux, dont la probité et la piété sont connues de tous, dans une lettre écrite à Uthman Ibn Hanaf mentionne ceci : " Oui ! Fadak était bien la seule
terre sous les cieux entre nos mains ; mais la convoitise de certains hommes la désirait et les bonnes dispositions des autres les ont fait céder ". Il est dit, aussi, qu'Abu Horaira rapporta du
Saint Prophète (pslf) : " Mon héritage ne doit pas être partagé après moi, même si c'est un dinar ou un dirham. Ce que je laisse sont des aumônes, excepté ce qui doit servir à l'entretien et au
maintien de mes épouses et de mes descendants ".
L'ego aime les biens de ce monde, ses honneurs, ses plaisirs, alors que Fatima (s) a préféré la Cause de الله تعالى-Allah Ta'ala-Dieu, Exalté soit-IL. Son âme savait qu'elle (s) en aurait
toujours assez pour accomplir la Volonté de الله-Dieu. Elle savait aussi que l'injustice est insupportable surtout celle qui a pour but d'appauvrir spirituellement et matériellement les Croyants
et les Croyantes afin qu'ils restent toujours dépendants de ceux qui s'enrichissent en s'accaparant leurs biens. L'esprit de la contestation interprétera, encore une fois en sa faveur, la Sainte
Ecriture coranique pour déposséder Fatima Az-Zahra (s) de ce qui lui appartenait en propre ainsi qu'à sa famille. En raison de l'importance du donateur, en raison aussi de l'importance de ces
biens dans la vie du groupe familial rattaché au Prophète (pslf), la donation faite à Fatima Az-Zahra (s) obéissait à des règles qui proclament insaisissables les biens nécessaires à la vie et au
travail du groupe familial.
La communauté à laquelle doit s'affronter Fatima Az-Zahra (s) est à nouveau confrontée aux formes irrationnelles de penser le pouvoir et la société. Provoquant ainsi un désarroi
confusionnel qui obligeait la fille du Prophète (pslf) à intervenir. Elle (s) savait aussi qu'en tournant le dos à l'Imam Ali (s) l'esprit de la
contestation ne bénéficierait pas du savant qui avait tout noté dans un ouvrage volumineux : " L'auteur de Ta'sis al-shi'ah écrit : … sachez que les Chiites furent les premiers à s'engager
dans la collecte des chroniques rapportant les actes et les paroles du Prophète (pslf) durant la période des califes. Ils marchèrent dans les pas de leur Imam Ali, Amir Al-Mu'minin (s) qui avait
compilé et classifié les hadiths durant la vie du Saint Prophète (pslf). Le Sheikh Abu Al-Abbas al-Najashi, dans la tradition de Mohammed ibn Adhafar, dit : J'étais en compagnie de Hakam ibn
'Ayyinah aux côtés de Abu Ja'afar Mohammed ibn Ali Al-Bâqir (s). Hakam commença à poser des questions auxquelles Abu Ja'afar ne cessa d'apporter des réponses. Il y eut un désaccord entre eux à
propos d'un fait. Alors, Abu Ja'afar dit : Mon fils, va et apporte le livre de Ali. Il apporta un livre volumineux et l'ouvrit. Il le compulsa durant un moment jusqu'à ce qu'il y trouve le sujet
débattu entre eux. Abu Ja'afar (s) dit : Ceci est écrit de la main de Ali sous la dictée du Messager de الله-Dieu, que la Paix et les Bénédictions de الله-Dieu soient sur eux
".
Ce livre permettait à l'Imam Ali (s) de connaître le résultat judicieux des intentions bien orientées ainsi que le résultat des intentions nuisibles de ceux qui s'obstinent à les orienter
suivant des idées préconçues ou suivant des conclusions erronées et fondées sur l'opinion personnelle limitative. Ce savant, l'Imam Ali (s) n'avait qu'un seul intérêt : la réussite islamique
entreprise dans l'Etat Constitutionnel de Médine, ce qui lui (s) laissait une entière liberté de jugement tout en amplifiant l'intérêt de son rôle au nom souverain du Parti de
الله-Dieu.
Ce qui amena Sainte Fatima Az-Zahra (s) à prendre la décision d'alerter l'opinion publique par une Déclaration pour attirer l'attention des Musulmans et des Musulmanes sur les agissements
de certains, irrespectueux de la parole donnée à son père, le Prophète Mohammed (pslf). Des milliers de personnes se rassemblèrent à l'intérieur de la mosquée de son père en présence des
dirigeants afin d'entendre les réprobations de la Dame véridique et loyale de l'Islam concernant la rupture consommée du lien qui unissait la foi à la Révélation, la Ummah Islamiyya au Parti de
الله-Dieu.